Trois des cinq policiers suspendus liés à une autre intervention musclée

Les cinq policiers suspendus sont actuellement visés par une enquête interne à la suite de l’arrestation musclée d’un jeune homme noir dans la nuit de vendredi à samedi.
Photo: Francis Vachon Archives Le Devoir Les cinq policiers suspendus sont actuellement visés par une enquête interne à la suite de l’arrestation musclée d’un jeune homme noir dans la nuit de vendredi à samedi.

Parmi les cinq policiers du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) suspendus mardi pour les incidents sur Grande Allée, trois étaient également présents lors d’une interpellation musclée survenue plus tôt le même soir.

Mardi, le SPVQ a fait savoir que cinq de ses policiers avaient été suspendus à la suite de l’arrestation musclée d’un jeune homme noir dans la nuit de vendredi à samedi.  

La vidéo de l’incident, qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux, a relancé le débat sur la présence de profilage racial dans les services de police.

Le SPVQ a par ailleurs annoncé qu’une seconde enquête interne avait été lancée concernant une autre intervention, survenue le même soir dans un restaurant de Sainte-Foy. Cette opération, qui a elle aussi été filmée et médiatisée, montre les policiers en train de frapper un homme blanc.

Mardi après-midi, le SPVQ a indiqué au Devoir que trois des cinq policiers suspendus apparaissaient dans les deux vidéos, et que des agents de l’escouade GRIPP, qui intervient régulièrement dans les bars et les restaurants, étaient présents aux deux endroits ce soir-là.

Mardi matin, à l’Assemblée nationale, les partis d’opposition ont réclamé, l’un après l’autre, la suspension des policiers impliqués dans l’interpellation qui a eu lieu sur Grande Allée. Ils ont en outre pressé le gouvernement de mandater le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) de faire la lumière sur les événements.

La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, avait plutôt confié au Commissaire à la déontologie policière le mandat d’enquêter sur cette opération.

Mardi, elle n’a pas été en mesure de dire si l’enquête du Commissaire allait aussi se pencher sur les incidents survenus le même soir à Sainte-Foy.

Devant les journalistes, elle a plaidé que le Commissaire à la déontologie avait tous les pouvoirs nécessaires pour soulever toutes les pierres dans ce dossier. « C’est une institution à part [du ministère de la Sécurité publique] qui travaille en toute indépendance », a-t-elle fait valoir.

La ministre s’est en outre engagée à rendre public tout rapport qui lui sera remis par l’organisme. Elle a également rappelé que si des manquements étaient relevés et que le dossier aboutissait devant le Comité de déontologie policière, les travaux de cette instance étaient, de toute façon publics. À l’inverse, les rapports préalables aux décisions du BEI ne le sont pas nécessairement, a-t-elle souligné.

Le mandat du BEI est d’enquêter lorsqu’un citoyen est blessé ou décède lors d’une intervention policière, mais la ministre a également le pouvoir de lui confier des enquêtes sur toute infraction criminelle commise par un policier.

Le Commissaire à la déontologie policière, de son côté, traite des plaintes visant des policiers et a pour mission d’établir s’ils ont enfreint ou non leur code de déontologie. Il peut en outre transférer un dossier à un autre corps policier s’il constate que des infractions de nature criminelle ont été commises.



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