CPE : Québec évoque une loi spéciale

Mercredi, 91,2 % des membres de syndicats de la FIPEQ se sont dotées d’un mandat de grève illimitée.
Photo: Jacques Nadeau (Archives) Le Devoir Mercredi, 91,2 % des membres de syndicats de la FIPEQ se sont dotées d’un mandat de grève illimitée.

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, évoque désormais la possibilité d’une loi spéciale pour imposer les conditions de travail aux éducatrices en centres de la petite enfance (CPE), avec qui les négociations progressent difficilement.

« Je demeure une personne qui préfère s’entendre, je vais faire tous les efforts pour m’entendre, mais ça fait très certainement partie des outils disponibles », a-t-elle déclaré jeudi au sujet de cette voie législative. « Mais au moment où on se parle, je demeure dans l’optique de vouloir m’entendre. »

Mercredi, 91,2 % des membres de syndicats de la FIPEQ se sont dotées d’un mandat de grève illimitée. Il serait exercé « avant les Fêtes », à un moment qui reste à être déterminé. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, doit aussi sonder ses membres ce jeudi au sujet d’un potentiel mandat de grève illimité.

Les membres des syndicats FIPEQ-CSQ ont été en grève lundi, mardi et mercredi. Les membres de la FSSS-CSN ont quant à eux débrayé de lundi à jeudi. Les syndicats réclament de meilleures conditions de travail pour le personnel de soutien des CPE, comme les employées à la cuisine, à l’administration et à l’entretien. Québec leur offre les mêmes augmentations qu’aux autres employés de l’État, soit 2 % par année pendant trois ans, ou 6 %, avec une bonification salariale pour les plus bas salariés. Cette bonification porte le salaire de 6 à 9 %, selon le titre d’emploi.

Posture de « principe »

Selon Mme LeBel, la posture des syndicats en est donc une de « principe », puisque les éducatrices obtiennent les augmentations qu’elles ont réclamées.

« Je pense que sincèrement, on a perdu de vue la réalité des parents, ce qu’ils ont vécu dans les derniers mois, surtout avec la pandémie », s’est-elle désolée jeudi. « Tout ça, c’est pour une question de principe alors que sur la table, présentement, tant pour les éducatrices que pour les autres corps d’emploi, il y a des augmentations de salaire significatives, plus même que ce qu’on a donné au reste de la fonction publique. »

La présidente du Conseil du trésor a invité les syndicats à être « raisonnables », à « s’asseoir » et à « régler cette situation ». Elle a rappelé qu’elle doit rencontrer la CSQ ce jeudi.

« On a fait pour les CPE plus que ce qui n’a jamais été fait dans les dernières années », a-t-elle aussi insisté.

Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a quant à lui dit croire « qu’on est rendus au moment où il faut régler ».

« Il faut aussi être raisonnables et se dire que l’argent qui est sur la table, c’est une offre qui est historique », a-t-il ajouté. « Il y en a déjà qui ont commencé à la recevoir, il y a 60 % du réseau qui est non syndiqué, ce n’est pas le temps de prendre les parents en otage. C’est le temps de régler. »

Avec La Presse canadienne

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