Clément Laberge sera le chef de cabinet de Bruno Marchand

Militant péquiste de longue date, Clément Laberge a aussi été candidat du Parti québécois dans la circonscription de Jean-Talon à Québec lors de la partielle de 2015.
Clément Laberge à la tête du cabinet, Claude Villeneuve chef de l’opposition… Les pièces clés du nouvel échiquier politique de l’Hôtel de Ville de Québec ont commencé à se positionner mercredi en parallèle avec la première et peut-être dernière rencontre officielle entre Régis Labeaume et Bruno Marchand.
« Ça a été une rencontre d’une heure et quart, très cordiale. On a ri. […] M. Labeaume a été très généreux », a lancé M. Marchand à la sortie du rendez-vous. L’affirmation semblait étonnante tant l’ambiance lors de la prise de photos entre les deux hommes avait paru froide aux photographes et aux caméramans présents.
Mais l’enthousiasme du nouveau maire semblait inébranlable. M. Labeaume et lui ont notamment discuté du budget, qui doit être déposé avant la fin de l’année. Déjà, aucun changement radical ou « majeur » visant une adoption avant les Fêtes n’est au programme.
À propos du tramway — projet auquel M. Marchand envisage d’apporter des changements —, M. Labeaume aurait surtout souligné l’importance de respecter l’échéancier. Le temps presse puisque la Ville doit recevoir, d’ici la fin novembre, les réponses à son nouvel appel d’offres sur le matériel roulant (l’appel d’offres pour les infrastructures aura lieu en 2023).
Tout sourire, le maire Marchand a réitéré son intention de travailler avec l’opposition. « Travaillons avec les autres, mettons nos intérêts personnels de côté. » Avec six conseillers, il n’aura pas le choix de la solliciter pour constituer un comité exécutif complet.
En ce qui concerne le troisième lien, il dit en avoir discuté avec le premier ministre Legault, mais maintient avoir besoin de « documentation, de faits et d’études » pour être convaincu de la validité du projet.
Un nouveau modèle d’opposition
Le nouveau maire a par ailleurs choisi l’homme d’affaires et militant péquiste Clément Laberge comme chef de cabinet. Entrepreneur bien connu de l’économie numérique, M. Laberge a notamment fondé la firme Opossum au début des années 2000. Il a siégé à un grand nombre de conseils d’administration dans le secteur culturel de la capitale.
Militant péquiste de longue date, il a aussi été candidat du Parti québécois (PQ) dans la circonscription de Jean-Talon, à Québec, lors de la partielle de 2015. M. Laberge sera secondé par Bruno-Pierre Cyr, qui occupera le poste de chef de cabinet adjoint. M. Cyr — qui était l’attaché de presse de Jean-François Lisée pendant la campagne électorale de 2018 — a joué un rôle clé dans la campagne de M. Marchand. Chose certaine, les anciens du PQ sont bien représentés dans l’équipe puisque l’attaché de presse du maire, Thomas Gaudreault, est lui aussi un ex-employé du parti.
Plus tôt en matinée, c’était au tour d’Équipe Marie-Josée Savard de présenter son plan de match. Avec le départ de la cheffe, c’est Claude Villeneuve, 39 ans, qui agira comme chef de l’opposition.
Nouveau venu en politique municipale, M. Villeneuve a été élu dans le district de Maizarets-Lairet. Cet ancien chroniqueur du Journal de Québec avait auparavant été rédacteur de discours pour Pauline Marois lorsqu’elle était première ministre (2012-2014).
Devant les médias réunis sur le parvis de l’hôtel de ville, il a tendu la main au parti Québec forte et fière (QFF) et à son chef, Bruno Marchand, se montrant ouvert à différentes formes de collaboration.
« Nous voulons être une opposition constructive, voire positive. » Aucun scénario n’est exclu, a-t-il dit, dont sa participation au comité exécutif. « C’est évident que, ne serait-ce que pour les différentes instances et différents conseils d’administration auxquels la ville doit être représentée, il va devoir y avoir un certain partage des responsabilités. »
Aux journalistes qui lui demandaient ce qui différenciait le parti du maire du sien, il a surtout insisté sur leurs points communs et souligné que le programme de QFF « ressemblait beaucoup au bilan d’Équipe Labeaume ».
La collaboration entre son parti et l’administration Marchand pourrait prendre des formes inédites, a-t-il laissé entendre. « Ça se peut que ce soit différent des modèles qu’on a eus dans le passé. […] C’est intéressant, ce qu’on va vivre à l’hôtel de ville au cours des prochains mois, des prochaines années. »
Le nouveau chef a en outre confirmé que le parti allait devoir changer de nom, mais « il ne s’appellera pas Équipe Villeneuve », a-t-il promis en riant.
Mme Savard, qui était absente lors de l’annonce, a quant à elle brisé le silence sur les réseaux sociaux mercredi. « Aujourd’hui, je peux me dire fière d’avoir bâti l’équipe de dix élus qui siégeront à l’hôtel de ville. L’opposition officielle sera formée de gens exceptionnels qui sont là pour les bonnes raisons », a-t-elle écrit. « J’appuie sans réserve le nouveau chef d’opposition, Claude Villeneuve, choisi par ses collègues », a-t-elle poursuivi avant de remercier son équipe et sa famille pour leur soutien.