Dubé défend la directive sur le refus de greffe à des non-vaccinés au CHUM

La décision du CHUM de limiter l’accès aux greffes du poumon aux personnes non vaccinés est fondée sur des raisons médicales et cliniques, a soutenu mardi le ministre de la Santé, Christian Dubé.
« C’est vraiment une question médicale, clinique, qui a été prise par les médecins, [parce] que c’était préférable étant donné le taux de rejet », a déclaré M. Dubé lors d’une annonce sur la vaccination.
Le ministre a alors relaté avoir fait des vérifications à ce sujet après la publication de l’article du Devoir sur la nouvelle directive et son impact sur une patiente de 36 ans non-vaccinée atteinte de la fibrose kystique.
« Il n’est pas question de discriminer selon le statut vaccinal des gens qui ont de besoin de traitement », a aussi réagi le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda.
Plus d’explications réclamées
Les partis d’opposition, eux, avaient déjà réagi à cette histoire la semaine dernière. Le fait de ne pas être vacciné ne devrait pas empêcher quelqu’un d’avoir une greffe, avait soutenu le porte-parole en santé de Québec Solidaire, Vincent Marissal, en lançant un appel au « dialogue et à la communication scientifique ».
« Si vous êtes à la porte d’une greffe pour vos poumons, c’est vraisemblablement parce que vous n’allez pas bien et que votre vie est vraisemblablement en danger. Si le fait d’être vacciné augmente les chances que la greffe tienne de x pour cent, ça doit être bien expliqué. »
Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a quant à lui eu « beaucoup de difficultés » à comprendre « quelle est la corrélation médicale entre un vaccin puis la greffe de poumon » dans « le cadre d’un système public qui se doit de soigner tout le monde ».
M. St-Pierre-Plamondon estime en outre que des experts et des spécialistes en éthique devraient présenter un avis sur cette question. « Je lirai cet avis scientifique là avec beaucoup d’intérêt ».
Les libéraux, eux ont insisté sur l’importance des discussions entre médecins et patients. « J’espère que, dans des situations comme celles-là, les médecins prennent tout le temps nécessaire pour informer leurs patients des impacts que ça peut avoir sur leur greffe (de ne pas être vacciné) », a fait valoir le leader de l’opposition officielle, André Fortin.
En dépit de ces réactions, le Parti conservateur du Québec a reproché le lendemain aux élus de l’Assemblée nationale de ne pas avoir « dénoncé cette aberration ». « Le seul à l’avoir fait, c’est Éric Duhaime », a-t-il plaidé sur Twitter. « Parce que c’est le seul qui se soucie réellement de vous et de vos droits ».