Un millier d’infirmières ont accepté la nouvelle prime de Québec

Sur les quelque 1000 infirmières que le ministre Dubé a déjà réussi à persuader, 54 étaient à la retraite, 231 étaient considérées comme de la main-d’œuvre indépendante et 720 sont passés d’un poste à temps partiel à un poste à temps plein.
Photo: Valérian Mazataud Le Devoir Sur les quelque 1000 infirmières que le ministre Dubé a déjà réussi à persuader, 54 étaient à la retraite, 231 étaient considérées comme de la main-d’œuvre indépendante et 720 sont passés d’un poste à temps partiel à un poste à temps plein.

Plus de 1000 infirmières ont répondu à l’appel du gouvernement Legault, qui mise sur des primes pour les inciter à revenir à temps plein dans le réseau public. Environ 1900 autres sont en négociation.

« Les renforts s’en viennent », s’est réjoui le ministre de la Santé, Christian Dubé, en mêlée de presse jeudi matin.

Le gouvernement offre depuis peu des primes de 12 000 $ à 18 000 $ afin de convaincre 4300 infirmières de revenir travailler dans le système public et de garder celles qui y sont déjà.

Sur les quelque 1000 infirmières qu’il a déjà réussi à persuader, 54 étaient à la retraite, 231 étaient considérées comme de la main-d’œuvre indépendante et 720 sont passés d’un poste à temps partiel à un poste à temps plein.

Le nombre d’infirmières qui étaient déjà dans le système public et qui complétaient leur horaire à temps partiel avec des heures supplémentaires obligatoires est donc plus grand que le nombre de nouvelles employées. Peut-on alors vraiment parler de renforts ? « Quand on vous a dit il y a deux semaines qu’on cherchait 4000 infirmières, ça incluait le rehaussement des plans, a répondu M. Dubé à la question d’un journaliste. On a été très clairs à ce moment-là. […] Alors moi, j’ai 700 personnes de plus qui, grâce au rehaussement, vont venir enlever de la pression sur le temps supplémentaire obligatoire. »

« Il comprend très mal ce qui se passe dans le réseau présentement », a réagi Patrick Guay, vice-président infirmier à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ). « C’est bien beau d’en avoir 720, mais il y en a combien qui sont parties dans la même période ? Ça, j’aimerais bien le savoir. »

La FIQ craint que la date butoir du 15 octobre pour la vaccination obligatoire contre la COVID-19 ne mène à davantage d’heures supplémentaires obligatoires. Elle attend avec impatience de connaître les plans de contingence du ministre et des dirigeants du réseau.

Vaccination

 

Le ministre Dubé a de nouveau appelé les travailleurs de la santé non vaccinés contre la COVID-19 à passer à l’action. « Allez vous faire vacciner, parce que plus vous allez attendre, plus votre pénalité va être grande », a-t-il dit en ajoutant que certaines personnes « n’ont peut-être pas réalisé l’ampleur » des sanctions qui leur seront imposées.

En tout, 25 000 employés du réseau de la santé ne sont toujours pas adéquatement vaccinés. De ce nombre, 12 000 ont reçu une première dose et 13 000 n’en ont reçu aucune. Ils ont jusqu’au 15 octobre pour obtempérer, sans quoi ils pourraient être suspendus sans solde s’ils ne peuvent pas être réaffectés à d’autres tâches.

Cette situation fait craindre des ruptures de services, mais le ministre Dubé maintient cette date butoir malgré la demande formulée mercredi par le Parti québécois et les syndicats de la santé, qui proposent de la repousser.

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