Dubé promet du répit sous peu aux infirmières

Les infirmières à bout de souffle du réseau public devraient bientôt avoir un répit, promet le ministre Christian Dubé qui mise sur l’effet combiné des nouveaux contrats de travail, des retours de vacances et de nouveaux incitatifs pour attirer des renforts dans le réseau.
« On est dans le dernier “strech” [tronçon en anglais] du moment difficile », a déclaré le ministre de la Santé jeudi après avoir été interrogé sur une vague de départs d’infirmières à l’Hôpital de Roberval, au Lac-Saint-Jean.
« On en a beaucoup qui sont en vacances qui vont revenir reposées », a-t-il dit en parlant des professionnelles dont les vacances se terminent à la mi-septembre.
Autre facteur encourageant : le gouvernement Legault prépare une offensive pour ramener dans le réseau public des infirmières à la retraite et du personnel d’agence. « On est en train de finaliser quelque chose qui va être très concret et costaud pour attirer les gens. »
À l’heure actuelle, il manque 4000 professionnelles dans le réseau public pour répondre aux besoins.
Lebel moins optimiste
Enfin, le ministre Dubé compte par-dessus tout sur les nouveaux contrats de travail pour réduire la pression sur le personnel. « On n’a pas vu encore tous les avantages de la convention collective qui vient d’être signée », a-t-il dit en soulignant que ces contrats allaient réduire le recours au temps supplémentaire obligatoire.
Cette affirmation contredit toutefois ce qu’avait soutenu sa collègue Sonia Lebel le 25 août. Questionnée sur les sit-in d’infirmières à Québec et Lévis, la présidente du Conseil du trésor avait plutôt laissé entendre qu’on ne sentirait pas à court terme les bénéfices de la convention.
« Malheureusement, cette entente, elle vient d’être votée. Elle va prendre un certain temps à être appliquée et il y a malheureusement la couche de l’urgence sanitaire qui s’ajoute à ça, qui vient mettre une pression supplémentaire. »
Mme Lebel avait ensuite invité les infirmières à « garder espoir » et à rester « patientes » d’ici à ce que les nouvelles règles soient implantées. « Ce qu’on a mis en place, […] je suis convaincue que ça va faire une différence, mais comme disait ma grand-mère, il faut “donner le temps au temps”. […] Ce ne sera pas dans l’immédiat malheureusement parce qu’on doit mettre les mesures en place. »
Aux soins intensifs, 9 non-vaccinés sur 10
La sortie du ministre Dubé coïncidait par ailleurs avec la sortie de nouvelles données sur la progression de la COVID-19 par l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS).
Ces dernières confirment la progression des deux dernières semaines avec une hausse des cas de 23 % entre le 28 août et le 3 septembre et une nette majorité des hospitalisations (80 %) dans la grande région de Montréal.
Il n’est toutefois pas encore possible de mesurer l’impact de la rentrée scolaire sur la progression du virus, que redoutent bien des experts en santé publique.
Le ministre a par ailleurs souligné que sur les dix nouvelles personnes admises aux soins intensifs des 24 dernières heures, neuf étaient non-vaccinées.