Le vaccin sera offert aux adolescents dans les prochains jours
Vaccination à l’auto, dans les centres de vaccination ou à l’école… L’inoculation d’une première dose du vaccin de Pfizer-BioNTech pour protéger les adolescents contre la COVID-19 prendra plusieurs formes. La campagne se déroulera du 25 mai au 23 juin avec pour objectif d’injecter les deuxièmes doses avant la prochaine rentrée scolaire.
« C’est ce qui va nous permettre de commencer l’année scolaire 2021-2022 du bon pied pour tout le monde, pour les parents comme pour les enfants », a affirmé le ministre de la Santé, Christian Dubé, en conférence de presse. Il était accompagné du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, de la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, et du directeur de la campagne de vaccination contre la COVID-19, Daniel Paré.
Les familles pourront donc prendre rendez-vous par l’entremise de Clic Santé pour faire vacciner leurs adolescents âgés de 12 à 17 ans dans les sites de vaccination à l’auto — l’aéroport de Montréal et le circuit Gilles-Villeneuve — et dans les centres de vaccination, où des plages horaires le soir et la fin de semaine leur ont été réservées. Des campagnes en collaboration avec les écoles seront aussi mises en place entre le 7 et le 14 juin. L’objectif est d’atteindre une couverture vaccinale de 75 % de ces 530 000 jeunes, comme pour tous les autres groupes d’âge.
Étudiants en présentiel
Si ce but est atteint avec les deux doses, « tous les étudiants dans les cégeps et les universités vont pouvoir revenir en présentiel pour la rentrée de la fin d’août », a avancé Mme McCann qui n’a pas manqué de rappeler à quel point l’année a été difficile pour les étudiants postsecondaires avec les cours en ligne. Le ministre Dubé s’attend à ce que tous les adolescents aient reçu leur deuxième dose à la fin août.
« Ce sera beaucoup plus facile de tendre vers une normalité dans le réseau scolaire, puis on pourra sans doute se libérer de plusieurs des contraintes sanitaires qu’on vit en ce moment et qui nous permettent de garder nos écoles ouvertes », a affirmé M. Roberge.
Qu’en est-il du masque ? « Il faut vraiment avoir les deux doses pour enlever le masque », a répondu le ministre Dubé. « On va examiner ça avec la Santé publique, mais c’est sûr qu’on va être rendus ailleurs à la fin août », a ajouté Mme McCann.
« On va donner les détails [concernant] toutes les mesures pour la rentrée d’ici la fin de l’année scolaire actuelle », a promis le ministre de l’Éducation. Il avait été vivement critiqué par les partis d’opposition pour avoir tardé à présenter un plan complet avant la rentrée scolaire de septembre dernier.
M. Roberge a également offert une lueur d’espoir pour la tenue de bals de finissants cette année en disant qu’il était en train de faire « une dernière validation » avec la Santé publique et que les détails allaient être communiqués « très, très bientôt ».
Organisation encore à définir
La vaccination dans les écoles se déroulera par l’entremise de cliniques mobiles organisées par le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) ou le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la région. Des établissements scolaires pourraient plutôt choisir de transporter leurs élèves en autobus vers un centre de vaccination, mais il reste encore beaucoup d’inconnues pour les directions d’écoles.
« On a des examens dans cette période-là, on a aussi des élèves de 3-4-5 qui viennent une journée sur deux… Il va y avoir quand même beaucoup d’éléments à organiser », a fait valoir la présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire, Kathleen Legault, qui espère obtenir le plan concocté par les CIUSSS et les Centres de services scolaires le plus rapidement possible.
Le président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles, Carl Ouellet, se réjouit que plusieurs options soient offertes aux établissements. « On ne voulait pas du “mur à mur,” parce qu’il y a des milieux où c’est plus difficile de transporter les élèves, comme dans les écoles spécialisées », a-t-il expliqué. Reste à gérer les formulaires de consentement et à décider si la vaccination aura lieu sur place ou non.
Le vaccin de Pfizer-BioNTech a été autorisé par Santé Canada pour les jeunes de 12 à 15 ans il y a deux semaines — il l’était déjà pour ceux de 16 ans et plus. Son efficacité est de 100 % après une deuxième dose. Aucun vaccin contre la COVID-19 n’a encore été approuvé pour les enfants de moins de 12 ans au Canada.
Les plages seront-elles les prochaines salles de sport ?
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, craint que les plages ne deviennent le prochain lieu de transmission de la COVID-19, après que de nombreux fêtards eurent été évacués de la plage d’Oka mercredi.
« Ce qui est arrivé à Oka, c’est exactement ce qu’il ne faut pas qu’il arrive. Je comprends les gens. On a beaucoup de compassion et d’empathie, les jeunes ont hâte d’aller dehors, il fait beau, mais je ne voudrais pas que les plages deviennent le problème qu’on a eu avec les gyms ou le karaoké. »
Il a rappelé que le plan de déconfinement annoncé mardi est conditionnel au respect des mesures sanitaires et à la vaccination de 75 % de la population québécoise. Le couvre-feu sera levé à compter du 28 mai. Il sera également possible de participer à des rassemblements privés extérieurs de 8 personnes ou moins et de manger sur la terrasse d’un restaurant.
Mylène Crête