Québec utilisera uniquement le français dans ses communications écrites d’ici un an

L’utilisation exclusive du français dans les communications des ministères et des organismes gouvernementaux, municipaux et scolaires ainsi que des établissements de santé et de services sociaux permettra, selon Simon Jolin-Barrette, de réaffirmer le statut officiel de la langue française au Québec.
Photo: Jacques Boissinot Archives La Presse canadienne L’utilisation exclusive du français dans les communications des ministères et des organismes gouvernementaux, municipaux et scolaires ainsi que des établissements de santé et de services sociaux permettra, selon Simon Jolin-Barrette, de réaffirmer le statut officiel de la langue française au Québec.

L’État québécois emploiera uniquement le français, sauf exception, dans ses communications écrites avec les personnes morales établies au Québec au plus tard le 5 mai 2022, a indiqué le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette. « On a une date », a-t-il déclaré en commission parlementaire jeudi.

D’ici là, le gouvernement caquiste déterminera, par règlement, « les cas, les conditions ou les circonstances où une autre langue peut être utilisée, en plus du français, dans les communications écrites ».

L’utilisation exclusive du français dans les communications des ministères et des organismes gouvernementaux, municipaux et scolaires ainsi que des établissements de santé et de services sociaux permettra, selon M. Jolin-Barrette, de réaffirmer le statut officiel de la langue française au Québec. « Il s’agit d’un premier pas de la relance linguistique du Québec », a averti l’élu caquiste en prévision du dépôt de son projet de loi « costaud » visant à renforcer la langue française au Québec. « L’État québécois, il est de langue française », a-t-il insisté après s’être décidé à mettre en œuvre l’article 1 de la Loi modifiant la Charte de la langue française (loi 104) adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 2002. L’annonce de Simon Jolin-Barrette était attendue depuis près de 20 ans par le président d’Impératif français, Jean-Paul Perreault. « Il aura fallu 19 ans pour qu’enfin on annonce par décret l’entrée en vigueur de son article 1 ! Son article 1 ! Dix-neuf ans ! Plusieurs gouvernements successifs n’ont rien fait, à part amplifier, par leur inaction, notre effacement [et participer] au recul de notre langue nationale », a-t-il souligné jeudi.

Entre 2002 et 2021, aucun gouvernement n’a mis en vigueur l’article 1 de la loi 104. « La mise en veilleuse de cet article pendant près de 20 ans par les gouvernements précédents a participé à la généralisation croissante d’un bilinguisme institutionnel incompatible avec un État dont la seule langue officielle est le français », a fait valoir M. Jolin-Barrette.

Près de 40 % des membres du personnel des ministères et des organismes appelés à communiquer par écrit avec des personnes morales établies au Québec ont affirmé utiliser une autre langue que le français, selon le Conseil supérieur de la langue française (2019).

La décision du gouvernement québécois incitera les milieux de travail à se franciser dans la mesure où ils devront communiquer par écrit en français avec l’« administration » gouvernementale, est d’avis la Fondation Lionel-Groulx. « Dans le contexte où l’anglais s’est imposé de plus en plus ces dernières années dans les communications de l’État, ce geste peut sembler audacieux, pourtant, rien n’est plus normal pour un gouvernement que de communiquer uniquement dans sa seule langue officielle », a affirmé la directrice générale de la Fondation Lionel-Groulx, Myriam D’Arcy.

Je tiens plutôt à ce que nous adressions un blâme sévère à l’endroit de tous nos dirigeants gouvernementaux, surtout les Libéraux qui, pendant près de 15 ans, ont eu “les mains sur le volant”. Tous portent collectivement la responsabilité d’avoir dévoyé la volonté démocratique de notre Assemblée nationale dans ce dossier, en se comportant à la manière des gouverneurs anglais du temps de la colonie, qui se fichaient bien des doléances de la chambre d’assemblée…

La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) crie aussi victoire après des années de mobilisation. « Je n’irai certes pas jusqu’à applaudir à tout rompre la décision du gouvernement caquiste, car c’était simplement la moindre des choses, même si c’est tout à son honneur », a déclaré l’ex-président général de la SSJB, Maxime Laporte.

Le gouvernement devra utiliser uniquement le français non seulement dans ses communications écrites avec les personnes morales établies au Québec, mais aussi avec les autres gouvernements.

 

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