Tous les Québécois qui le veulent seront vaccinés avant le 24 juin, prévoit Legault

Le premier ministre, François Legault, a offert mardi une lueur d’espoir aux Québécois. La campagne de vaccination contre la COVID-19 va bon train, à tel point que tous les adultes québécois qui le souhaitent pourront recevoir une première dose de vaccin contre la COVID-19 d’ici le 24 juin.

« Ça ne veut pas dire que tout va être permis à partir de la fête nationale, mais quand même il devrait y avoir une plus belle fête nationale que l’année passée, puis un été plus positif », a-t-il avancé en conférence de presse, entouré du ministre de la Santé, Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Horacio Arruda.

Entre-temps, les personnes de 65 ans et plus devraient toutes avoir reçu l’injection d’une première dose d’ici la mi-avril. Près de 29 000 ont d’ailleurs été vaccinées lundi. Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), 63,5 % des 85 ans et plus vivant à domicile avaient reçu leur première dose en date du 13 mars. Le taux était de 46 % pour les 80 à 84 ans ; 28,2 % pour les 75 à 79 ans et 29,7 % pour les 70 à 74 ans. Le ministère n’a pas fourni de statistiques pour les sexagénaires.

« Il nous reste à peu près 350 000 personnes de 65 ans et plus à vacciner pour arriver au pourcentage cible, qui est le 75 % », a indiqué M. Dubé. Il restera ensuite environ 4 millions de personnes à vacciner. « Si la tendance se maintient et qu’on a les livraisons promises par le fédéral, c’est tout ça qu’on a mis ensemble pour dire qu’on est capables d’avoir notre première dose pour tout le monde pour le 24 juin. »

Par ailleurs, le gouvernement a annoncé par voie de communiqué après la conférence de presse que « les personnes ayant un handicap physique, une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme et vivant dans les RI-RTF pourront être vaccinées en priorité. Il en va de même pour les personnes lourdement handicapées, qui le seront à domicile. »

Mille pharmacies dans les régions de Montréal, Laval, Lanaudière, la Montérégie et les Laurentides seront mises à contribution dès le 5 avril. Elles prendront les rendez-vous à compter du 29 mars. Ailleurs au Québec, 500 pharmacies se joindront à la campagne de vaccination à compter de la mi-avril.

« Ça en fait du monde à vacciner d’ici le 24 juin, s’est exclamée en entrevue Roxane Borgès da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Mais ils ont les capacités. Je ne suis pas inquiète pour les capacités logistiques du Québec. Je suis beaucoup plus inquiète sur la réception des doses. »

Le premier ministre Legault a voulu se faire rassurant. « J’en parlais encore hier après-midi avec M. Trudeau, les vaccins sont confirmés pour les prochaines semaines, a-t-il dit. On a quand même un délai relativement court pour vacciner. On s’est donné un échéancier qui est serré. »

Autant M. Legault que MM. Dubé et Arruda ont tous indiqué qu’ils n’hésiteraient pas à se faire injecter le vaccin d’AstraZeneca qui souffre de sa mauvaise réputation. « Je vais me faire vacciner à Montréal dans les prochains jours, quand on aura fini ici à l’Assemblée cette semaine, et j’espère que je pourrai avoir un AstraZeneca », a affirmé le ministre de la Santé, né en 1956.

Couvre-feu décalé

 

Le premier ministre a souligné que les prochaines semaines « seraient déterminantes ». La circulation des variants inquiète toujours même si la situation épidémiologique est stable pour l’instant. Le Québec compte désormais 522 cas confirmés de variants, principalement dans la grande région de Montréal et en Abitibi. Plus de 2000 cas présomptifs sont toujours en analyse.

« Les requins vont finir par sortir de l’eau parce qu’ils vont devenir prédominants, mais on va avoir vacciné plus de monde, les impacts vont être moins grands », a illustré le Dr Arruda.

Le gouvernement a donc choisi de procéder à certains assouplissements par rapport à une certaine « fatigue pandémique ». Les Montréalais pourront ainsi circuler dans les rues en soirée dès mercredi. Le couvre-feu en zone rouge sera repoussé de 20 h à 21 h 30. Les visites à domicile seront toujours interdites sauf pour les personnes seules.

« Notre principale crainte, c’est dans les maisons, a reconnu le premier ministre. En déplaçant le couvre-feu à 21 h 30, ça veut dire que c’est un peu plus tentant d’aller faire des visites dans d’autres maisons. Il ne faut pas faire ça. »

Pour Roxane Borgès da Silva, il s’agit d’un test pour voir si les Québécois vont continuer de respecter les mesures. « Le gouvernement veut donner un petit espoir aux Québécois en disant “ça s’en vient, la vaccination roule bien, les relâchements s’en viennent”, a-t-elle affirmé. C’est une stratégie positive pour maintenir l’adhésion de la population aux mesures de santé publique. »

Nouveaux assouplissements

 

D’autres assouplissements sont prévus ailleurs au Québec. Par exemple, les élèves de troisième, quatrième et cinquième secondaires pourront retourner suivre leurs cours à l’école à temps plein en zone orange à compter du 22 mars. Les salles de spectacles et les théâtres pourront aussi ouvrir en zone rouge, quelques jours plus tard, soit dès le 26 mars. Les lieux de culte en zone rouge pourront quant à eux accueillir 25 fidèles à la fois.

Trois régions administratives actuellement en zone orange passeront également en zone jaune à compter du 26 mars. Il s’agit de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec. Le couvre-feu sera levé, deux familles vont pouvoir se rencontrer à domicile et les sports d’équipe pourront reprendre puisqu’il sera possible d’être 12 joueurs à la fois. Les bars et les microbrasseries pourront également rouvrir à condition de respecter certaines conditions.

« On veut y aller vraiment graduellement », a affirmé M. Legault qui espère que les zones rouges deviendront orange et que les zones orange passeront au jaune. Il a toutefois rappelé aux Québécois de ne « pas faire de petites exceptions ».

« Ce n’est pas une bonne idée », a-t-il dit.

C’est la deuxième fois en deux semaines que le gouvernement Legault apporte des assouplissements aux mesures imposées pour limiter la propagation de la COVID-19. Plusieurs régions du Québec étaient passées de la zone rouge à la zone orange le 8 mars. Les régions de Montréal, Laval, la Montérégie, les Laurentides et Lanaudière étaient alors demeurées en zone rouge.

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