Québec espère rétablir la confiance des Autochtones envers le système de justice

Le gouvernement Legault annonce une série de mesures totalisant 19,2 millions de dollars afin de rétablir la confiance des Autochtones envers le système de justice en accompagnant mieux les victimes et les contrevenants.
Ce montant est puisé à même l’enveloppe de 200 millions sur 5 ans qui accompagne le plan « J’ai espoir », annoncé l’an dernier.
En point de presse vendredi, à Montréal, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, et son homologue responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, ont détaillé les trois mesures qu’ils ont décrites comme un « pas dans la bonne direction ».
Grâce à un investissement de 7,7 millions de dollars, davantage d’intervenants autochtones seront embauchés dans les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVACS) et dans les organismes autochtones offrant des services d’aide aux victimes.
Ces intervenants accompagneront les victimes et leurs proches dans le processus judiciaire et leur cheminement psychosocial afin de s’assurer que les services sont « adaptés à leurs besoins et à leur culture », a souligné le ministre Jolin-Barrette.
Le financement des services de conseillers parajudiciaires pour les communautés autochtones sera bonifié de 6 millions de dollars afin de hausser le salaire des conseillers actuels et d’en mettre de nouveaux sous contrat.
Dans une vidéo diffusée au cours de l’annonce, Marcelle Thibaudeau, directrice générale des Services parajudiciaires autochtones du Québec (SPAQ), s’est réjouie de cette hausse du financement, qui « marque un tournant important », selon elle. « Les services parajudiciaires autochtones accompagnent une clientèle qui, encore aujourd’hui, est surreprésentée dans le système de justice pénale, a-t-elle expliqué. […] Nous sommes appelés à trouver des solutions de rechange appropriées à l’emprisonnement ou au processus traditionnel de détermination de la peine. »
Enfin, davantage d’interprètes autochtones seront embauchés grâce à une enveloppe de 5,5 millions de dollars. L’objectif est d’offrir un service de traduction en tout temps dans toute la province en matière de justice criminelle et pénale, ainsi qu’en protection de la jeunesse.
« On veut s’assurer que le système de justice n’est pas une source supplémentaire de violence dans la vie des Autochtones, a souligné le ministre Lafrenière pour résumer l’annonce. Et on veut s’assurer que l’historique personnel et le cheminement des individus sont pris en compte dans les sentences. »
Ces mesures constituent des réponses aux recommandations formulées par la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec, la commission Viens, et par l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.