Nouvelles mesures sanitaires dans les commerces
La vice-première ministre Geneviève Guilbault resserre les règles de distanciation sociale dans les magasins de petite, moyenne et grande surface afin qu’ils ne se transforment pas en lieux d’éclosions de la COVID-19.
Elle demande aux commerçants de limiter l’accès à leur magasin à un nombre maximal de clients gagnés par « la fièvre de Noël » à compter de vendredi, faute de quoi ils s’exposeront à des amendes de 1000 à 6000 dollars ou encore à la fermeture de leurs installations. Les clients pris en flagrant délit pourront aussi recevoir un constat d’infraction.
La règle : une personne pour 20 mètres carrés, pas plus. Tout propriétaire déterminera la capacité maximale d’un magasin en divisant sa superficie (mètres carrés) par 20. Il devra par la suite, si ce n’est pas déjà fait, « afficher de manière très visible et très claire le nombre de clients maximum autorisés dans l’endroit », a expliqué la ministre de la Sécurité publique lors d’une mêlée de presse mercredi matin.
« Les petits, petits magasins qui font 20 mètres carrés et moins, bien, ce sera un client », a précisé Mme Guilbault.
Québec resserre la vis
L’élue caquiste a aussi rappelé mercredi l’obligation de tout commerçant de s’assurer du port du couvre-visage ainsi que du maintien de la distance de deux mètres entre ses clients, à commencer dans les files d’attente, par tous.
Les « aires communes » des centres commerciaux « sont assujetties aux mêmes règles », a dit Mme Guilbault, spécifiant au passage qu’un arrêté ministériel est sur le point d’être signé.
« On veut que les magasins demeurent ouverts, mais ne deviennent pas une source de contagion supplémentaire », a-t-elle affirmé, décrivant la « situation épidémiologique » de « déjà très, très, très fragile ». Le ministère de la Santé a recensé mercredi pas moins de 1514 nouvelles personnes déclarées positives à la COVID-19 au Québec, en plus d’une importante hausse des décès et des hospitalisations.
Les forces de l’ordre et les inspecteurs de la CNESST « intensifieront » leurs visites dans les centres commerciaux et les magasins de grande surface afin de s’assurer du respect des règles visant à freiner la propagation de la COVID-19.
Les policiers auront à l’œil les magasins « en particulier dans des moments réputés très achalandés », a fait remarquer Mme Guilbault, citant en exemple les soldes du lendemain de Noël. « Évidemment, les policiers ne peuvent pas être partout en tout temps. On ne mettra pas nos 15 000 policiers dans tous les magasins du Québec jusqu’au 1er janvier. Ce n’est pas ça, l’idée. »
La Santé publique « a le pouvoir de fermer un commerce » où des manquements répétés aux règles sont observés, a souligné Mme Guilbault, tout en disant vouloir « agir en prévention d’abord ».
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) juge que les mesures annoncées et rappelées par Mme Guilbault mercredi « sont toujours préférables à une deuxième fermeture des portes » des magasins, et ce, « même si [elles] risquent de causer des maux de tête supplémentaires aux propriétaires d’entreprise, des coûts additionnels et probablement une perte de clientèle ».
Le Parti québécois s’expliquait mal mercredi pourquoi le gouvernement caquiste permet aux jeunes de 12 ans et moins d’accompagner leurs parents au centre commercial, mais pas de se dégourdir les jambes à l’aréna du coin dans les zones orange et rouges. « Au Black Friday, des enfants de 10 ans et moins ont le droit de participer à ce sport national qui est le magasinage sans porter de masque, mais on interdit toujours à nos enfants de faire du sport, on interdit toujours à nos enfants de jouer au hockey à la patinoire du coin, on interdit le sport organisé au péril de la santé mentale et physique de nos enfants », a déploré le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.