Éthique: le ministre Fitzgibbon fait son mea culpa

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, encaisse durement le blâme que lui adressera bientôt l’Assemblée nationale. Il s’est à la fois défendu et a fait son mea culpa dans une longue déclaration au Salon bleu mercredi.
« Jamais en deux ans, me suis-je mis en situation où je pouvais apparaître motivé de m’enrichir ou d’enrichir mes proches et ma famille, a-t-il affirmé. […] C’est pourquoi il m’est aujourd’hui difficile de vivre avec ce blâme puisqu’il ne reflète aucunement mes intentions telle que confirmée par la conclusion des trois dossiers citée dans le rapport. »
Il a ainsi offert sa réponse au rapport de la commissaire à l’éthique déposé à l’Assemblée nationale il y a deux semaines. Ariane Mignolet a conclu que M. Fitzgibbon a enfreint le code de déontologie des députés dans ses relations avec son ami, le lobbyiste Luc Laperrière.
« Dans le futur, la prudence me recommandera désormais de ne pas parler à des lobbyistes qui auraient des dettes envers moi », a-t-il reconnu.
À la fin de 2018, la ministre a vendu à son ami le bloc d’actions qu’il détenait dans MOVE Protéine, une entreprise de suppléments vitaminiques. M. Laperrière les avait achetées pour lui rendre service. La commissaire estime que le fait que le lobbyiste puisse communiquer directement avec le ministre Fitzgibbon pour organiser des rencontres professionnelles constituait une apparence de conflit d’intérêts.
Mme Mignolet a recommandé une réprimande qui doit être votée par les deux tiers de l’Assemblée nationale jeudi. Tout indique qu’elle sera adoptée puisque même le premier ministre François Legault a reconnu que son ministre a été « imprudent » en rencontrant son ami pour discuter de projets économiques.
Avec Marie-Michèle Sioui
À voir en vidéo