La FIQ perturbe la circulation sur des ponts à Québec et Montréal

À Montréal, la circulation a été bloquée en direction sud seulement, à l’entrée du pont Jacques-Cartier.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir À Montréal, la circulation a été bloquée en direction sud seulement, à l’entrée du pont Jacques-Cartier.

Mécontentes de leur négociation avec Québec, les infirmières de la FIQ ont perturbé la circulation, lundi midi, sur le pont Jacques-Cartier, à Montréal, et sur le pont de Québec.

À Québec, la Fédération interprofessionnelle de la santé a carrément bloqué la circulation des deux côtés du pont. À Montréal, la circulation était bloquée en direction sud seulement, à l’entrée du pont Jacques-Cartier.

« C’est pas normal. Je suis d’accord que ce n’est pas normal qu’on doive entreprendre des actions comme on a fait aujourd’hui. Je pense que toute la population le sait que la surcharge de travail, actuellement, n’a plus aucun sens », s’est exclamée en entrevue Nancy Bédard, présidente de la FIQ. « Ils ne nous prennent pas au sérieux. On n’est pas entendues par ce gouvernement. »

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, de son côté, a déploré le recours par la FIQ à de tels moyens de pression. « Manifester pour passer des messages est un droit. Toutefois, je suis déçue du choix de la FIQ dans ses actions pour manifester », a-t-elle réagi.

Néanmoins, la ministre LeBel a réitéré sa volonté de conclure une entente avec cette grande organisation syndicale, qui représente 76 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques dans l’ensemble du Québec.

« Nos échanges avec la FIQ se poursuivent aux tables de négociation. Nous souhaitons arriver à une entente dans les meilleurs délais. Travaillons ensemble vers ce même objectif », a ajouté la ministre LeBel.

Les revendications

 

La convention collective de la FIQ est échue depuis le 31 mars. Ses principales revendications portent sur les moyens de réduire la surcharge de travail.

Ainsi, elle veut l’établissement de ratios infirmière-patients sécuritaires, de même que la formation d’équipes de soins complètes et stables, avec des postes à temps complet qui permettent la conciliation travail-famille — par opposition à des postes à temps complet répartis sur des quarts de jour, de soir et de nuit, par exemple.

Jeudi dernier, lorsqu’interrogé au sujet de cette négociation avec la FIQ, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, se disait tout de même optimiste pour l’issue de cette négociation. Il avait évoqué des « rapprochements » entre les parties au cours des derniers jours.

Mme Bédard objecte toutefois qu’« il y a un fossé entre ce que le ministre dit publiquement et les négociateurs aux tables ».

Le ministre Dubé lui-même admet la pénurie d’infirmières et la proportion trop peu élevée d’infirmières à temps complet. Encore vendredi dernier, lors du Forum sur la requalification de la main-d’œuvre et de l’emploi, les professions dans la santé, comme celle d’infirmière, ont été identifiées comme en pénurie.

La FIQ a également prévu durcir ses moyens de pression au cours des prochains jours. Ses membres s’en tiendront à leur horaire régulier et refuseront de faire des heures supplémentaires obligatoires samedi et dimanche.

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