Pascal Bérubé porte plainte à la SQ pour des menaces sur Twitter

Le chef intérimaire du Parti québécois (PQ), Pascal Bérubé, a porté plainte à la Sûreté du Québec lundi après avoir reçu une menace sur Twitter de la part d’un internaute. L’homme qui publie ses interventions sous le pseudonyme Lys Patriote s’est par la suite excusé.
« Vous et votre conjointe ne pourrez plus marché [sic] dans les rue [sic] bientôt », peut-on lire dans le gazouillis publié lundi matin. « Nous avions confiance en vous, indépendantiste [supposément] vendu au mondialisme, continue l’homme. Vendu au mondialisme un traitre [sic] à la nation voila [sic] ce que vous êtes tous les 2. »
M. Bérubé a choisi de le republier pour le dénoncer. « J’ai la couenne plutôt dure, mais là on vient d’embarquer ma conjointe là-dedans, là je vois rouge », a-t-il réagi.
« Il faut collectivement ne pas banaliser ça et envoyer un message très, très fort, donc je n’ai pas hésité, a-t-il ajouté. C’est une menace assez forte à l’égard de mon couple, et je ne vais pas laisser passer ça. Je ne veux pas vivre dans la peur. »
L’internaute de Laval, qui se décrit comme un « militant souverainiste, machiavélique, nationaliste », a écrit avoir milité au PQ durant des années avant de dénoncer l’aplaventrisme du chef intérimaire péquiste. Il a par la suite tenté de ravaler ses propos. « Je voudrais m’excuser pour un Tweet que certaine personne [sic] on trouvé menacant [sic], a-t-il écrit. Ce n’est pas ça je voulais exprimer que l’opposion [sic] ne fait pas sa job. » Il a publié trois autres gazouillis en disant regretter et être désolé. Il a également changé sa photo où l’on pouvait voir son visage pour une image de voiture de course. En fin de journée, son compte avait disparu du réseau social.
« Nous ne le connaissons pas et, à notre connaissance, il n’est pas militant péquiste », a indiqué le responsable des communications du PQ, Lucas Medernach.
Tous les chefs des autres formations politiques ont appuyé le geste de Pascal Bérubé. « Ces menaces sont totalement inacceptables et doivent être dénoncées haut et fort, a réagi le premier ministre François Legault sur Twitter. Nous pouvons débattre sereinement, mais les propos haineux et violents n’ont pas leur place dans notre démocratie et ne doivent pas être tolérés. »

M. Legault a également reçu des menaces la semaine dernière. Les enquêteurs de la SQ ont rencontré deux hommes de 59 et 65 ans. Le dossier a été remis au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). « Le DPCP tient à souligner que tout propos menaçant, transmis sur les médias sociaux ou autrement, peut mener à une enquête policière et potentiellement au dépôt d’une accusation criminelle », a rappelé sa porte-parole, Me Audrey Roy-Cloutier.
Le PQ tenait son caucus lundi en prévision de la rentrée parlementaire mardi. Il compte proposer une commission d’enquête indépendante pour faire la lumière sur les ratés dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et les résidences pour aînés. « C’est une défaite, là, plus de 5000 aînés décédés », a rappelé M. Bérubé.
La PQ articulera ses interventions au cours du prochain mois autour de trois piliers : la pandémie, la transparence et les soins nécessaires « pour s’occuper des Québécois ». La langue française et le nationalisme économique feront aussi partie de ses priorités. M. Bérubé a d’ailleurs critiqué le plan du gouvernement Legault sur la langue française, qui se fait toujours attendre. « Il y a beaucoup de résistance, d’éléments non nationalistes à la CAQ », a-t-il dit.
Le prochain chef péquiste, dont le nom sera connu le 9 octobre, pourrait changer ces priorités. L’historien Frédéric Bastien, le député Sylvain Gaudreault, l’humoriste Guy Nantel et l’avocat Paul St-Pierre Plamondon aspirent tous à diriger le parti.