Gabriel Nadeau-Dubois défend le poing levé de Catherine Dorion

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, il s’agit d’une «fausse indignation» visant à étouffer les informations circulant sur la participation du gouvernement Couillard dans «le scandale Fitzgibbon sur la vente des données de la RAMQ».
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne Pour Gabriel Nadeau-Dubois, il s’agit d’une «fausse indignation» visant à étouffer les informations circulant sur la participation du gouvernement Couillard dans «le scandale Fitzgibbon sur la vente des données de la RAMQ».

Gabriel Nadeau-Dubois est solidaire avec Catherine Dorion, qui a été accusée par le Parti libéral du Québec d’avoir honoré des « terroristes » et des « assassins » en brandissant le poing lors du lancement du documentaire Les Rose à Québec il y a 10 jours.

« Sur l’affiche, il y a quelqu’un qui lève le poing. Catherine a levé le poing. Y voir une forme d’appui à la violence, il faut vraiment chercher des poux. Ce n’était pas son intention, bien sûr », a déclaré le co-porte-parole de Québec solidaire en marge d’un point de presse mercredi avant-midi.

Il est « légitime » pour tout élu de visionner un « film historique puis de se prendre en photo devant l’affiche », estime-t-il. « Si on est rendus à ce point sensibles, c’est qu’on devrait peut-être se détendre un petit peu. »

« Vous, auriez-vous levé le poing, M. Nadeau-Dubois ? » lui a demandé un journaliste. « Je ne me suis jamais posé cette question-là », a répondu l’élu solidaire.

L’ex-ministre de la Culture Marie Montpetit a reproché la semaine dernière à la députée de Taschereau d’avoir « manqu[é] profondément de respect à la famille de [l’ancien vice-premier ministre] Pierre Laporte », qui avait été enlevé et tué par le Front de libération du Québec (FLQ) durant la crise d’Octobre, en 1970. « Il faut être aveuglé par son idéologie indépendantiste pour brandir le poing en l’honneur de terroristes et d’assassins », avait-elle écrit sur Twitter.

Une diversion

 

Pour M. Nadeau-Dubois, il s’agit d’une « fausse indignation » visant à étouffer les informations circulant sur la participation du gouvernement Couillard dans « le scandale Fitzgibbon sur la vente des données de la RAMQ » (Régie de l’assurance maladie du Québec). « C’était une stratégie habile de la part du personnel politique des libéraux de vouloir créer une diversion », a soutenu le député de Gouin. « Ça n’a pas vraiment marché, je pense que les Québécois comprennent qu’on peut aller voir un film historique sur le FLQ et puis que ça ne veut pas dire qu’on est un fan du FLQ », a-t-il poursuivi.

Le co-porte-parole de QS a convenu que « Mme Montpetit a droit à son opinion [et qu’]elle peut faire tous les tweets qu’elle veut ». « On ne se mettra pas à demander des excuses à chaque fois que Catherine Dorion dérange quelqu’un, on va en demander souvent », a-t-il ajouté.

Cliché historique

 

La célèbre photo de l’ancien leader felquiste de la cellule Chénier, Paul Rose, poing levé, se trouvant sur l’affiche du documentaire Les Rose, coproduit par l’Office national du film du Canada, a été prise par le photographe Tedd Church à l’entrée du palais de justice de Montréal le 7 janvier 1971. Le felquiste y comparaissait pour connaître la date de son procès pour le meurtre de Pierre Laporte, par strangulation dans l’après-midi du 17 octobre 1970. Paul Rose s’était inspiré des athlètes afro-américains Tommie Smith et John Carlos, qui avaient levé le poing « pour les droits de l’homme » lors d’une remise de médailles pendant les Jeux olympiques de Mexico en 1968.

Aux yeux de Catherine Dorion, la mort de M. Laporte durant sa captivité est « l’une des preuves que la violence ne trouve pas au Québec un sol très fertile », et ce, « même si la colère, même si les sources de cette colère sont encore là : les inégalités, la soumission du peuple et du territoire aux gros matous qui savent comment se mettre nos gouvernements dans leur petite poche d’en arrière pour accumuler à nos dépens les dollars et le pouvoir », avait-elle écrit sur sa page Facebook la semaine dernière.

Avec Mylène Crête

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