La technologie inquiète les élus québécois

Des élus de tous les partis — y compris de la Coalition avenir Québec — concluent dans un rapport que les lois québécoises ne protègent pas suffisamment les données et renseignements personnels des citoyens, rendant périlleux le recours à une application de recherche de contacts pour lutter contre la COVID-19.
De son côté, le gouvernement est toujours « en train de se faire une opinion » à ce sujet, a déclaré mercredi le ministre de la Santé, Christian Dubé.
« Je pense que ce qu’il est important de voir […] : est-ce que ça pourrait faire partie de nos outils lorsqu’on regarde une crise de cette ampleur-là ? Il y a toutes sortes d’enjeux qui ont été bien soulevés, alors je pense qu’on a besoin encore d’un petit peu de temps. »
Les membres de la commission parlementaire chargée d’étudier la pertinence des outils de recherche de contacts ont déposé un rapport dépourvu de recommandations. Ils ont plutôt opté pour des « observations », dans lesquelles ils consignent les nombreux périls liés à ce genre d’application.
« Le cadre juridique du Québec est inadéquat quant à la protection des données et des renseignements personnels et l’accès à l’information, le consentement éclairé et la lutte contre la discrimination », y est-il écrit.
Il n’existe pas « d’opinion majoritaire d’experts » sur « l’efficacité des applications de notification de contacts ». Il existe, en revanche, « une opinion majoritaire d’experts selon laquelle les populations les plus vulnérables à la COVID-19 sont celles qui auraient le moins accès aux applications de notifications de contacts », lit-on dans le rapport.
Ces observations ont été appuyées par l’ensemble des membres de la commission parlementaire, à laquelle participent quatre élus caquistes. Elles font état des nombreuses mises en garde des experts qui ont défilé à l’Assemblée nationale pour avertir les élus des écueils et périls d’une telle application.
« La quasi-totalité des experts rencontrés en commission ont émis des réserves importantes sur l’efficacité et la fiabilité de ces technologies et sont d’avis que la technologie Bluetooth souffre de vulnérabilités qui représentent des risques réels d’attaques informatiques », notent également les élus dans leur rapport.
Avec Mylène Crête
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