Québec assouplit sa réforme du PEQ

La nouvelle ministre de l’Immigration, Nadine Girault
Photo: Jacques Boissinot Archives La Presse canadienne

La nouvelle ministre de l’Immigration, Nadine Girault

Les étudiants étrangers venus au Québec avant la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) pourront être candidats à l’immigration en vertu des conditions d’origine, a annoncé jeudi la nouvelle ministre de l’Immigration, Nadine Girault.

Les étudiants qui obtiendront leur diplôme d’ici le 31 décembre prochain ne seront pas soumis aux nouvelles exigences, mais tous ceux qui recevront leur diplôme plus tard devront s’y conformer.

Cela veut dire qu’en plus de leur diplôme, ils devront avoir acquis une expérience de travail. Or, à ce titre, la ministre Girault a annoncé jeudi que le ministère considérerait les stages comme une expérience de travail.

Les exigences du PEQ touchant les travailleurs temporaires seront aussi assouplies, une durée de travail de deux ans au lieu de trois étant désormais considérée comme suffisante.

 

Les changements vont entrer en vigueur à compter du 22 juillet.

Trop populaire

 

Le gouvernement avait resserré les critères du PEQ en raison de sa très grande popularité. De 2010 à 2019, la proportion de certificats de sélection délivrés via le PEQ est passée de 5 à 86 %, a souligné la ministre Girault.

Cet engouement est problématique pour Québec parce qu’il limite le nombre d’immigrants sélectionnés via le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) et Arrima, plateforme créée pour répondre à des besoins précis de main-d’œuvre, notamment dans des métiers nécessitant peu de scolarité.

Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), seulement 7 % de la pénurie de main-d’œuvre touche des emplois nécessitant une formation universitaire. Dans 47 % des cas, les PME cherchent des travailleurs ayant l’équivalent d’un DES ou une formation en cours d’emploi.

Dans les milieux d’affaires, on estime que le gouvernement devrait tout simplement hausser le nombre total d’immigrants reçus. « Nous appelons le gouvernement à amorcer rapidement une réflexion quant aux seuils d’immigration, plaide la Fédération des chambres de commerce (FCCQ). Un rehaussement des seuils est le seul moyen de réellement tester le système Arrima… »

Or, au lendemain de la pandémie, en avril, le premier ministre François Legault s’était plutôt montré ouvert à les réduire en raison du nouveau contexte économique. De mars à mai, le taux de chômage au Québec est passé de 4,8 % à 13,7 % selon les données les plus récentes.

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