Québec solidaire propose un «impôt de pandémie»

Le Québec devrait piger dans les poches des grandes bannières commerciales pour renflouer ses coffres, selon Québec solidaire. La co-porte-parole Manon Massé et le député Vincent Marissal ont fait valoir jeudi que ces entreprises ont pu continuer d’engranger des profits en restant ouvertes durant les deux premiers mois de la pandémie, alors que le reste de l’économie a dû fermer.
« En temps de pandémie, ça prend un impôt de pandémie, a affirmé Mme Massé en comparant sa proposition à un effort de guerre. Pourquoi ? Bien, parce que, justement, on ne veut pas que ça soit les services publics qui, en bout de ligne, paient les frais de ce qu’on aura vécu collectivement en termes monétaires ».
Le deuxième groupe d’opposition suggère que le taux d’imposition pour les grandes entreprises passe de 11,6 % à 17,4 %. Les petites et moyennes entreprises bénéficieraient d’une exemption sur les premiers 100 000 $ de profit, mais verraient leur taux passer de 4 % à 6 %. La proposition de Québec solidaire vise celles qui ont profité de la crise.
« On ne demande pas aux entreprises qui en arrachent de faire plus, on propose d’aller chercher l’argent où il est, là où il y a des profits, a expliqué M. Marrisal. Plusieurs magasins de grande surface ont vu leur chiffre d’affaires augmenter au premier trimestre. Les géants du numérique en ont profité aussi. Les institutions financières n’ont fait aucun cadeau. Les agences de sécurité, par exemple. Il y en a des entreprises qui font de l’argent avec la pandémie, la situation actuelle. »
Il demande à nouveau au gouvernement de créer un impôt pour les géants du Web comme Facebook et Google, de ramener la taxe sur le capital des institutions financières et conserver la taxe compensatoire à laquelle elles sont soumises et de récupérer l’argent qui s’envole vers les paradis fiscaux chaque année.
Québec solidaire craint le retour prochain à une politique budgétaire d’austérité, la pandémie ayant exercé une forte pression sur les finances publiques. Le ministre des Finances, Éric Girard, estime que le déficit oscillera entre 12 et 15 milliards $, soit 5 % du produit intérieur brut (PIB). Le Québec a fermé approximativement 40 % de son économie en avril pour limiter la propagation du coronavirus, se privant ainsi de revenus. Il a également décaissé d’importantes sommes pour soutenir les Québécois frappés par la crise. Un énoncé économique pour faire le point sur l’état des finances publiques est prévue le mois prochain.