
Marguerite Blais sonne la fin des tests pour les proches aidants

Les proches aidants n’auront plus à passer de test de dépistage de la COVID-19 avant d’entrer dans une ressource d’hébergement, a déclaré Marguerite Blais vendredi, en contradiction avec ce qui a été annoncé plus tôt dans la semaine.
« Jamais de test », a attesté la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants lors d’une commission parlementaire. « Quand [le proche aidant] va dans une zone chaude, pas de test. Dans une zone froide, pas de test », a-t-elle détaillé, en marquant une volte-face par rapport à la position défendue mardi par Québec.
Dans un communiqué de presse, le gouvernement Legault a alors demandé aux proches aidants de « subir un test de dépistage avant leur première visite dans un milieu n’ayant pas de personnes atteintes de COVID-19, et aussi souvent que nécessaire ».
Or au fil des jours, « on s’est rendu compte que c’était complexe », a déclaré la ministre Blais vendredi. « Dans un milieu froid, les employés ne se font pas tester aux 15 jours, alors pourquoi le proche aidant se ferait tester aux 15 jours ? », a-t-elle demandé, avant d’insister sur l’importance, pour les aidants naturels, de porter de l’équipement de protection.
Plus tard en mêlée de presse, elle a ajouté que les proches aidants auraient à respecter les consignes de « distanciation sociale ».
Québec ouvre une « brèche »
« La distanciation sociale, ça n’existe pas pour un proche aidant », a répliqué le député libéral André Fortin. « Un proche aidant, ça nourrit, ça lave, ça prend soin d’une personne. »
L’élu a dit croire que Québec ouvrait une « brèche » en permettant aux proches aidants d’entrer dans les milieux de vie sans être testés auparavant, en raison des risques de propagation associés aux personnes asymptomatiques, entre autres.
« La ministre nous répond : “on ne les testera pas finalement, c’est plus simple comme ça”. Entre l’approche simple et facile et l’approche prudente, il me semble qu’il faut choisir l’approche prudente », a suggéré André Fortin. « Je m’excuse, mais l’approche prudente, ce serait de tester davantage », tant le personnel que les proches aidants, a-t-il ajouté.
Marguerite Blais a tenté de calmer les inquiétudes en rappelant que les décisions au sujet des tests relevaient des experts de la santé publique. « La santé publique a dit que ce n’était pas nécessaire, alors on écoute la santé publique », a-t-elle déclaré.
« Ils ont le dos large pas mal » à la santé publique, a rétorqué le député péquiste Harold Lebel. « Quand c’est des bons coups : le gouvernement dit : “ah, oui, oui, j’ai pris la décision”. Mais aussitôt que ça commence à être serré, ce n’est plus le gouvernement, c’est la santé publique », a-t-il déclaré.
L’élue solidaire Catherine Dorion a quant à elle déclaré qu’elle aurait aimé que la ministre saisisse l’occasion pour reconnaitre certains de ses torts. « La ministre prend une responsabilité », a-t-elle dit au sujet du récent changement de discours de Marguerite Blais. « Elle prend la responsabilité de quoi ? Est-ce qu’on peut le savoir ? Parce que je cherche à savoir qu’est-ce qui fait que ce n’est jamais la faute de personne », a-t-elle lancé.