Quand les parents biologiques pourront-ils revoir leurs enfants?

Les parents qui ont des accès légaux à leurs enfants pris en charge par des familles d’accueil pourront-ils revoir avant longtemps leurs rejetons ? Des jugements de la cour qui rendent légaux ces accès des parents biologiques à leurs enfants en vertu de certaines modalités ont été suspendus en raison des mesures d’urgence liées à la pandémie de COVID-19. En raison de la pandémie, les services sociaux ont suspendu les rencontres physiques. À moins d’ententes particulières au cas par cas, dans le but de protéger les familles d’accueil, ces visites sont interdites.
À cause de la crise sanitaire, Sonia Lafontaine n’a pas vu sa fille de 14 ans depuis près de sept semaines, dit-elle en entrevue au Devoir. Pour préserver l’identité de mineurs, son nom a été changé. « Disons que d’enfermer une adolescente la prive de ses amis et de sa mère. C’est sûr que ça joue sur le tempérament de ma fille. J’ai des objectifs à atteindre avec ma fille, mais je ne la vois pas. Donc, je ne peux pas travailler grand-chose avec elle. »
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À l’heure où l’on discute de modalités de réouverture graduelle du monde scolaire, le gouvernement québécois a-t-il pensé aux enfants qui sont en famille d’accueil, qui ne peuvent pas voir leurs parents biologiques depuis sept semaines ? Des mesures ont-elles été envisagées pour que ces enfants puissent retrouver, selon les modalités d’accès légales prévues, leurs parents biologiques ?
En réponse à ces questions à l’occasion de son bilan quotidien, le premier ministre du Québec a souligné le caractère exceptionnel de la situation. « On est dans une situation qui est exceptionnelle, mais je peux comprendre que ça crée des problèmes, entre autres pour les familles biologiques par rapport aux familles d’accueil. On va essayer de régler ça cas par cas. »
Ce ne sera pas réglé forcément rapidement, explique François Legault. « Mais vous allez comprendre que… Je l’expliquais tantôt, là, il faut que les gens, tranquillement, se déconfinent, mais tranquillement, graduellement. Donc, est-ce qu’on est capables d’inclure certaines personnes pour aller voir leur famille biologique ? C’est du cas par cas. Je pense qu’il faut être ouverts, sensibles à ça, mais il faut comprendre aussi qu’on est dans une situation où on évite justement que trop de personnes se rencontrent. »
À la fin de mars, Geneviève Rioux, présidente de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec (FFARIQ), s’était dite inquiète pour les familles d’accueil, étant donné que les modalités de visite des parents biologiques ne se faisaient très souvent pas du tout dans un cadre sanitaire sécuritaire. Ces enfants de la DPJ se retrouvaient en contact avec plusieurs intervenants et des adultes, sans mesures de sécurité particulières. La pandémie avait encouragé le gouvernement à imposer des mesures de distanciation exceptionnelles. Le retour à un cadre plus normal n’a pas encore fait l’objet d’un plan précis.
avec Mylène Crète