Legault constate des «petites difficultés»
La distribution de matériel de protection contre le coronavirus dans le réseau de la santé a connu des ratés, a convenu mercredi le premier ministre, François Legault.
Les professionnels de la santé ont désormais en main « tout l’équipement de protection nécessaire » pour limiter au minimum les risques d’infection à la COVID-19. Faute de matériel, des infirmières étaient réduites à fabriquer elles-mêmes des masques de fortune pour se protéger, rapportait Le Devoir mercredi.
« J’avoue qu’on a eu des petites difficultés dans la distribution du matériel aux différents établissements, puis on est en train de corriger ça », a déclaré M. Legault, lors de son point de presse. « Il n’y a rien qui va être négligé pour protéger notre personnel de la santé. Puis, il n’y a pas de raison, parce qu’on a tout l’équipement pour les protéger », a-t-il ajouté.
Trois décès supplémentaires
Le gouvernement du Québec recensait 1339 cas de personnes atteintes de la COVID-19 mercredi, comparativement à 1013 cas la veille. De plus, 35 personnes déclarées positives se trouvaient aux soins intensifs.
« Ce que nous voyons est ce que nous avions prévu », a fait remarquer le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda.
Le bilan des morts de la COVID-19 s’est alourdi mercredi, trois personnes supplémentaires étant décédées de la maladie. Au total, sept individus sont décédés, dont quatre à la résidence privée pour aînés Eva, à Lavaltrie. À l’intérieur des murs d’Eva, 16 résidents ont été déclarés positifs. De ce nombre, sept personnes sont hospitalisées.
Nos petits enfants, dans 20 ans, dans 50 ans, vont se rappeler comment le peuple québécois a réussi, ensemble, à gagner la bataille
Deux autres résidences de personnes âgées — une à Montréal, une en Estrie — ont été frappées par le coronavirus, qui a infecté sur son passage plusieurs locataires. Des agents de sécurité sont sur place sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, afin de veiller au respect des consignes et du contrôle des portes : « Dans ces trois résidences-là, toutes les mesures nécessaires ont été prises [pour stopper la propagation de la COVID-19] », a assuré M. Legault à la presse.
Il a demandé aux propriétaires des autres établissements hébergeant des personnes âgées de « s’assurer que toutes les mesures nécessaires sont prises pour que le personnel [et les résidents] soit en sécurité ».
En revanche, quelque 26 000 individus ont été déclarés négatifs. « Ce sont quand même […] des résultats qui sont encourageants, mais la partie n’est pas gagnée et il faut garder nos bonnes habitudes », a plaidé M. Legault, avant de s’adresser aux hivernants, qui avaient quitté leur domicile pour séjourner dans une destination soleil pendant les durs mois d’hiver.
Le chef du gouvernement a enjoint aux snowbirds de s’isoler durant deux semaines. « Vous êtes à risque, donc vous restez à la maison pendant deux semaines », a-t-il ordonné.
Message aux propriétaires
M. Legault a aussi profité de son point de presse pour « faire un appel » aux propriétaires de logements locatifs. Il leur a demandé « d’être compréhensifs » avec leurs locataires en difficulté et « d’attendre quelques jours » avant de percevoir le loyer dû le 1er avril prochain.
Par ailleurs, le ministre de la Solidarité sociale, Jean Boulet, élabore actuellement un plan d’aide d’urgence destiné aux personnes ayant « besoin d’argent pour de la nourriture, pour le loyer, pour les services essentiels » et qui ne peuvent attendre le soutien financier promis par le gouvernement fédéral. Le gouvernement cible des « cas exceptionnels », a-t-il précisé.
« Bataille d’une vie »
Le premier ministre s’est dit « très fier de la réaction des Québécois » depuis le début de l’état de crise sanitaire. « On a, actuellement, une espèce d’armée de 8,5 millions de personnes pour combattre le virus, et ça risque d’être la plus grande bataille de notre vie. Puis on va en parler longtemps, hein ? Nos petits-enfants, dans 20 ans, dans 50 ans, vont se rappeler comment le peuple québécois a réussi, ensemble, à gagner la bataille », a-t-il dit au jour 1 de la « pause » de trois semaines imposée à l’économie québécoise.