La requête Jordan dans le dossier Normandeau reportée à nouveau

Le coronavirus force le report de l’audience de la requête Jordan dans le dossier de Nathalie Normandeau qui portait déjà sur les longs délais à étudier le dossier.
« Actuellement dans la salle, on est tous des menaces les uns avec les autres », a déclaré le juge André Perreault. « Je comprends qu’on est dans une pente ascendante qui préoccupe grandement les autorités. Dans ce contexte, j’ai l’intention de faire en sorte qu’on ne procède pas. »
Le juge devait entendre la nouvelle demande d’arrêt des procédures pour délais déraisonnables qu’ont déposée les avocats des ex-ministres libéraux Nathalie Normandeau et Marc-Yvan Côté et de leurs coaccusés, Bruno Lortie, François Roussy, France Michaud et Mario Martel.
L’audience a été reportée au 14 avril, mais le juge a prévenu qu’il était possible qu’il ne puisse être présent et doive être remplacé. Avant qu’il prenne sa décision, le coronavirus a donné lieu à de longs questionnements, voire à une certaine confusion.
Avant l’arrivée du juge André Perreault, une agente de sécurité avait même annoncé aux accusés qu’ils devaient quitter la seule et que seuls les avocats et les journalistes pourraient assister à l’audience afin de limiter les risques de transmission du coronavirus. « C’est votre avocat qui vous représente », a-t-elle annoncé à Mme Normandeau qui s’interrogeait sur ce qu’elle devait faire.
Or à son arrivée, le juge André Perreault a demandé aux avocats s’ils avaient une objection à ce que les accusés reviennent, ce qui a été accepté par tous.
Les avocats ont ensuite longuement discuté des mesures à prendre face au coronavirus et la pertinence de reporter ou non les travaux.
Vendredi, la magistrature avait annoncé la fermeture des palais de justice et le report de la plupart des audiences et procès.
« Je m’attendais à ce que l’audience soit reportée », a déploré l’avocat de Mme Normandeau, Maxime Roy. « Maintenant, on est ici ce matin », a-t-il ajouté en soulignant que les procédures pouvaient se faire à huis clos. « Je pense qu’il y a des mesures qui peuvent être prises pour que l’audition se tienne. »
L’avocat de Marc-Yvan Côté, Jacques Larochelle, a quant à lui souligné que son client avait plus de 70 ans et était plus à risque s’il se déplaçait.
« On est dans un palais de justice qui est littéralement vide », a fait valoir Réjean Lavoie, l’avocat qui représente Mario Martel. Il a demandé à son tour au juge de procéder. « Si on ne procède pas aujourd’hui, personne n’est en mesure de dire dans combien de temps on va pouvoir le faire. »