Barricade à Saint-Lambert: Legault s’attend à une opération policière sous peu

Le premier ministre François Legault s’attend à ce qu’une opération policière soit lancée sous peu pour démanteler la barricade érigée par des manifestants sur la voie ferrée à Saint-Lambert, un point névralgique pour le transport ferroviaire de passagers et de marchandises sur la Rive-Sud.
« Moi, je m’attends à ce que le démantèlement se fasse bientôt, mais c’est aux policiers, a-t-il affirmé en mêlée de presse. Moi, je ne veux pas être celui qui dit aux policiers comment faire ça, quand faire ça. Il y a une injonction, elle doit être respectée rapidement, maintenant c’est aux policiers à décider comment intervenir. »
L’injonction obtenue par le Canadien National (CN) a été distribuée à la trentaine de manifestants en début de soirée jeudi. Quelques heures auparavant, les militants ont lancé un appel pour l’érection d’autres barricades pour bloquer les ports, les ponts, les routes et les rails en appui aux chefs héréditaires de Wet’suwet’en qui s’opposent au projet de gazoduc Coastal GasLink en Colombie-Britannique.
Depuis jeudi, des citoyens en colère se rendent au barrage de Saint-Lambert pour s’adresser aux manifestants. M. Legault les a appelés à laisser les policiers agir. « Je peux comprendre que des citoyens soient un peu fâchés, que des individus perdent leur emploi au Québec à cause de ces barricades, mais moi, je demande aux citoyens d’être prudents et de laisser les policiers faire leur travail », a-t-il dit.
Les pertes économiques au Québec causées par les barricades à Saint-Lambert et à Kahnawake se chiffrent en centaines de millions de dollars par jour, selon le premier ministre. « Ce n’est pas bon pour l’économie, puis ce sont des dommages importants », a-t-il constaté en soulignant les mises à pied au CN et dans certaines entreprises manufacturières.
Le premier ministre a évité de comparer la situation à Saint-Lambert, un territoire non autochtone, et celle dans la réserve mohawk de Kahnawake où la sécurité est assurée par les Gardiens de la paix.
« Ce n’est pas la même situation, a-t-il expliqué. Les lois ne sont pas les mêmes [à Saint-Lambert et à] Kahnawake. »
Il a rappelé que le Québec se retrouve aux prises avec les répercussions d’une situation que le gouvernement fédéral devrait gérer. « Le vrai problème n’est pas à Kahnawake, il est à Belleville en Ontario parce que ce qu’on comprend en discutant avec les gens de Kahnawake, c’est qu’une fois que Belleville en Ontario est réglé, Kahnawake va être réglé. Donc, c’est un problème qui est plus canadien, qui est plus sous la responsabilité de Justin Trudeau. »
Avec Alexandre Shields