Le PQ arrive à un «premier jalon» dans sa relance, selon son nouveau président

Les militants du Parti québécois devront adopter une nouvelle déclaration de principes qui recentre l’action et le discours du parti sur l’indépendance.
Photo: Guillaume Bourgault-Côté archives Le Devoir Les militants du Parti québécois devront adopter une nouvelle déclaration de principes qui recentre l’action et le discours du parti sur l’indépendance.

Sans chef, encore en reconstruction après une défaite historique en 2018 et à la recherche de nouvelles orientations, le Parti québécois (PQ) est à la croisée des chemins.

Le congrès extraordinaire qu’il tiendra en fin de semaine à Trois-Rivières sera un « premier jalon » dans ce processus de relance, a indiqué le nouveau président du PQ, Dieudonné Elle Oyono, vendredi.

Au cours de ce congrès extraordinaire, exigé de toute urgence par l’aile jeunesse pour revoir en profondeur les statuts du parti, les militants devront adopter une nouvelle déclaration de principes qui recentre l’action et le discours du PQ sur l’indépendance.

Dans une lettre ouverte rendue publique vendredi, le petit-fils de l’ancien premier ministre péquiste Jacques Parizeau, Hadrien Parizeau, appelle le PQ à renoncer au « conservatisme social » et à l’immobilisme.

« Il se questionne, il reprend le processus qu’on a entamé, voici quelqu’un qui comprend vers où on s’en va, sa lettre est compatible avec le mouvement et le processus qu’on a enclenché, et c’est le premier jalon en fin de semaine », a expliqué M. Oyono en entrevue avec La Presse canadienne.

Selon M. Oyono, le PQ n’est « pas conservateur » — le nouvel exécutif qui l’accompagne est composé de jeunes adultes —, mais nationaliste et « progressiste », parce que « l’indépendance est progressiste ».

Il fait d’ailleurs sienne cette formule de l’ancien premier ministre Bernard Landry voulant que « l’indépendance n’est ni à gauche, ni à droite, mais en avant ».

Il reconnaît toutefois qu’il faut plus de clarté dans les principes, les discours et l’action.

De son côté, le chef intérimaire du PQ, Pascal Bérubé, était plus réservé quant aux constats de la lettre de M. Parizeau. Il n’y voit pas une critique du principe de laïcité que sa formation défend.

« La laïcité, c’est une valeur en soi, ce n’est pas progressiste ou conservateur », a-t-il dit dans une mêlée de presse à Québec.

Comme « héritier de la génération [Jacques] Parizeau », le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault, a dit avoir été « touché par la lettre » de son petit-fils.

En mêlée de presse au parlement, M. Gaudreault, qui est pressenti pour se lancer dans la course à la direction du PQ, a dit partager « plein de points de vue » avec l’auteur, mais ajoute qu’il est « même prêt à aller plus loin ».

Selon lui, la formation devra miser encore plus sur l’environnement et la lutte aux changements climatiques. Il entend d’ailleurs surveiller l’humeur des militants sur cet enjeu durant la fin de semaine.

Quant à l’indépendance, qui doit revenir au centre de toute l’action du PQ avec le projet de déclaration de principes, M. Gaudreault dit être un « indépendantiste pressé » même.

D’ailleurs, vu les succès du Bloc québécois qui a triplé sa députation à Ottawa au dernier scrutin fédéral, l’indépendance semble encore une idée attrayante et mobilisatrice dans l’électorat, selon le chef par intérim, Pascal Bérubé. C’est signe que le PQ peut donc lui aussi rebondir, à son avis.

« Un parti indépendantiste qu’on disait en difficulté et qui revient en force, moi, ça m’inspire. »

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