Un plan pour s’affranchir de la péréquation rejeté

Les jeunes caquistes ont rejeté samedi l’idée d’un plan pour que le Québec s’affranchisse de la péréquation.
Le premier ministre François Legault a pourtant souvent martelé l’importance pour le Québec de se débarrasser des paiements de péréquation.
Quand il était dans l’opposition, il a même déjà reproché à son prédécesseur libéral Philippe Couillard de ne pas avoir de plan pour que le Québec se libère de sa dépendance à ce programme fédéral. Toutefois, au printemps, M. Legault avait décrit la péréquation comme le principal attrait de la fédération canadienne.
Réunie en congrès samedi à l’Université Bishop’s à Sherbrooke, l’aile jeunesse de la CAQ (CRCAQ) a voté en grande majorité contre une proposition recommandant au gouvernement d’établir un plan pour s’affranchir de la péréquation.
Toutefois, en mêlée de presse en après-midi, le président sortant de la CRCAQ, Kevin Paquette, a tenu à nuancer le sens de ce vote.
« On est d’accord avec l’objectif péréquation zéro du gouvernement, c’est au niveau du moyen [sic], on souhaite davantage un plan pour créer de la richesse au Québec et non pas juste atteindre l’objectif de péréquation zéro », a-t-il déclaré.
Au cours du débat, une des militantes contre la proposition a dit que c’était « une prétendue dépendance financière du Québec » et que cela ne faisait que colporter l’argument albertain voulant que « le Québec soit l’assisté social du Canada ».
Les militants opposés à la proposition ont fait valoir que le Québec a droit à ces versements en vertu du calcul actuel et que le Canada en contrepartie a fait le choix d’investir massivement dans les sables bitumineux, sans jamais contribuer au financement des barrages hydro-électriques du Québec, par exemple.
Ceux qui étaient en faveur de l’idée d’un plan de sortie de la dépendance à la péréquation avaient d’autres arguments, notamment concernant le rapport de forces du Québec avec Ottawa.
« Ça donne souvent un argument au Canada pour nous dire quand on fait des demandes : ’fermez-vous, parce que vous recevez 13 milliards.’ »
Le Québec a reçu 13,1 milliards en péréquation du gouvernement fédéral en 2019, ce qui constitue 11 % des revenus de l’État québécois, soulignait la proposition.