Les consultations sur la crise des médias tardent, juge Nathalie Roy

La commission parlementaire sur l’avenir des médias d’information lancera des consultations publiques à la fin du mois d’août. Il est plus que temps, selon Nathalie Roy.
La ministre québécoise de la Culture reprochait jeudi aux membres de la Commission de la culture et de l’éducation de se traîner les pieds malgré la crise affligeant les médias. Elle s’explique mal que les membres n’aient toujours pas entamé leur mandat de dresser un portrait des médias d’information au Québec et, le cas échéant, d’identifier des pistes de solution visant à assurer la viabilité de leurs modèles d’affaires à l’ère du numérique : une ère où leurs revenus sont avalés par des géants comme Facebook et Google.
Mme Roy a rappelé avoir donné sa bénédiction à l’octroi d’un mandat d’initiative portant sur l’avenir des médias d’information à la commission parlementaire en novembre dernier. « Dès novembre, nous avons manifesté l’intérêt d’agir, d’agir rapidement parce qu’il y a urgence d’agir. […] Novembre, décembre, janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet. En août, les auditions vont commencer. C’est beaucoup trop lent », a-t-elle fait valoir au lendemain de l’abolition de 68 postes à Groupe TVA.
L’élue libérale Isabelle Melançon s’est dite étonnée de la charge menée par la ministre caquiste contre la Commission de la culture et de l’éducation, dont elle est membre. « Dans cette commission sur l’avenir des médias, ça va bien avec les députés de la CAQ et avec ceux des oppositions », a-t-elle rétorqué. Une trentaine de groupes — entreprises de presse, syndicats, associations de journalistes, chercheurs, départements de journalisme — y défileront du 26 au 30 août.
La porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture s’était tournée vers Mme Roy afin d’en savoir plus sur les « actions » posées par le gouvernement caquiste afin de prêter main-forte aux médias d’information en difficulté.
Compressions à TVA
Mercredi, le Groupe TVA s’est dit « forcé » de procéder à d’importantes compressions budgétaires visant à réduire ses charges opérationnelles, en plus d’abolir 68 postes syndiqués, non syndiqués et de cadres.
Il y a un mois, le réseau télévisé CTV s’était dit contraint de supprimer 15 postes de caméramans, de monteurs, de coordination et « multitâches » dans sa salle des nouvelles montréalaise.
Novembre, décembre, janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet. En août, les auditions vont commencer. C’est beaucoup trop lent.
« Est-ce que la ministre, qui est fidèle à ses habitudes, qui fait des reproches toujours aux oppositions, a, elle, quelque chose à proposer pour les médias ? » a demandé Mme Melançon en chambre. « C’est elle, la ministre, après tout. »
Les ministres Nathalie Roy et Eric Girard sont affairés à élaborer un « plan d’aide » pour la presse autant écrite qu’électronique, a souligné le premier ministre François Legault. « On veut que ce soit équitable. […] Ce qu’on offre, on doit l’offrir à tout le monde selon des critères qui s’appliquent à tout le monde », a-t-il fait valoir, tout en insistant sur le rôle de l’État afin de favoriser la présence d’« une diversité de médias ». « On ne peut pas laisser seulement le libre marché dans le domaine des médias. […] C’est important qu’il y ait une contribution financière du gouvernement fédéral et du gouvernement du Québec, pour que nous soyons capables d’assurer ce qui est nécessaire pour notre démocratie », a-t-il ajouté.
Mme Roy a promis de dévoiler des « solutions » à la crise des médias « très rapidement ».