Élections: la CAQ a été moins dépensière que le PLQ et le PQ

Le succès d’une campagne électorale est plus qu’une affaire de sous. L’équipe de François Legault a remporté une victoire décisive le 1er octobre dernier même si elle a dépensé des centaines de milliers de dollars de moins que le Parti libéral du Québec ou le Parti québécois.
La Coalition avenir Québec a comptabilisé des dépenses totalisant plus de 6,1 millions durant la campagne électorale, comparativement à 7 millions pour le PLQ et 6,3 millions pour le PQ (+ 216 602 $), peut-on lire dans le Sommaire des rapports de dépenses électorales, publié par Élections Québec.
La troupe de Philippe Couillard a ainsi déboursé 938 224 $ de plus que la CAQ pendant un marathon électoral de 22 jours, durant lequel elle a décliné ses propositions pour « faciliter la vie des Québécois » aux quatre coins du Québec.
D’ailleurs, toutes proportions gardées, c’est le PLQ qui a déclaré le plus de frais de voyage et de repas. La formation politique a nolisé des avions afin de transporter le premier ministre Philippe Couillard et sa suite de Roberval à Sherbrooke en passant par la Gaspésie, les Îles-de-la-Madeleine et la Côte-Nord. Peine perdue, les circonscriptions visitées sont tombées (ou retombées) dans l’escarcelle de partis adverses. Factures d’Air Inuit, Max Aviation et Panorama Fixed Wings : plus de 100 000 $.
Lors du prochain rendez-vous électoral, « ce n’est pas vrai qu’on va se présenter devant les Québécois avec des pailles en bambou et une deuxième carte d’assurance-maladie ! » a lancé la députée de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, mardi.
Le Parti québécois a dépensé 6,3 millions durant la campagne électorale, c’est-à-dire 216 602 $ de plus que la CAQ. « Sérieusement. »
L’« Équipe François Legault » a toutefois investi davantage que le PLQ et le PQ en publicité (3,2 millions). C’est plus de la moitié du budget de dépenses de la CAQ qui a été alloué dans différentes offensives publicitaires. Le parti politique a retenu les services de Carat, une filiale de Dentsu Aegis Network, moyennant 1,7 million. Le groupe, qui a pignon sur rue dans le sud-ouest de Montréal, se targue de pouvoir compter sur des agences spécialisées en affichage, en performance numérique, en efficacité de la mise en marché et en création » et de « crée[r] des campagnes médiatiques multiplateformes et innovantes, livrant une valeur commerciale supérieure ». La CAQ s’est aussi tournée vers Sud-Ouest Productions, qui s’enorgueillit de « pouss[er] constamment les limites pour que chaque projet soit exceptionnel ». « C’est en soi une belle aventure chaque fois », note l’équipe de producteurs et réalisateurs.
Québec solidaire a, pour sa part, dépensé près de 3 millions en campagne électorale. C’est deux fois moins que le PLQ, le PQ ou la CAQ.
Les autres partis politiques ont couvert des dépenses totalisant 673 471 $ du 24 août au 1er octobre, dont 196 834 $ pour le Parti vert du Québec (PVQ) et 183 204 $ pour le Parti conservateur du Québec (PCQ).
À l’instar des quatre partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, le PVQ et le PCQ ont droit à un remboursement de la moitié des dépenses électorales effectuées par l’état-major de leur formation politique par Élections Québec, puisqu’ils ont obtenu au moins 1 % des votes valides (1,68 % pour le PVQ et 1,46 % pour le PCQ).
Ayant obtenu à peine 0,57 % des suffrages, le Nouveau Parti démocratique du Québec n’aura pas droit à un sou de la part d’Élections Québec. La facture de sa première aventure électorale québécoise s’élève à 106 855 $.
Le Directeur général des élections rembourse aussi 50 % de la note de campagne de candidats ayant rallié l’appui d’au moins 15 % des électeurs de leur circonscription. Ils sont : 112 caquistes, 86 libéraux, 60 péquistes et 51 solidaires.
En résumé, les partis politiques et les candidats indépendants ont déboursé durant la dernière campagne électorale un total de 23,1 millions. Il s’agit d’un record. Cependant, aucun d’entre eux n’a frôlé la limite permise par la Loi électorale, soit environ 8,9 millions pour 125 candidats.