Québec pourrait autoriser les produits de cannabis sans fumée dans les lieux publics

Le gouvernement caquiste veut interdire de fumer du pot, mais pas nécessairement d’ingérer des produits du cannabis, dans les lieux publics, déplorent des spécialistes en santé publique.
L’arrivée des produits comestibles — jujubes, muffins, biscuits, brownies, boissons, etc. — les effraie. « D’un point de vue de santé publique, ça nous fait très peur, cette arrivée des comestibles. Ça prend deux heures avant de commencer à faire effet », a affirmé la directrice de santé publique de la Montérégie, Julie Loslier, à la Commission de la santé et des services sociaux, mercredi après-midi. « Ça dure jusqu’à huit heures. Ce sont des aspects qu’il ne faut pas négliger. Donc, il ne faut pas avoir le réflexe facile de dire : “On préfère que les gens ne fument pas. Donc, on va encourager les comestibles.” Non ! Au contraire. »
En matinée, le premier ministre François Legault s’était dit disposé à permettre la consommation de produits comestibles au cannabis dans les lieux publics. En tout cas, Québec ne contrecarrerait pas les efforts d’Ottawa en ce sens. « S’il n’y a pas de fumée qui peut aller vers les enfants, est-ce qu’il y a des accommodements à faire ? Je pense que c’est ça qu’il faut voir », avait-il lancé dans une mêlée de presse.
Écoutez le premier ministre François Legault en mêlée de presse
Le chef du gouvernement s’est toutefois dit « inflexible » sur le rehaussement de l’âge d’achat et de consommation du cannabis de 18 à 21 ans et sur l’interdiction de fumer de la marijuana dans les lieux publics, qui sont prévus dans le projet de loi resserrant l’encadrement du cannabis. « Ce qu’on veut, c’est que les enfants qui se retrouvent dans des lieux publics ne soient pas exposés à la fumée du cannabis pour [les] protéger », a-t-il ajouté.
Les protéger de quoi ? Le directeur de santé publique de la Capitale-Nationale, François Desbiens, a pris soin de rappeler, en commission parlementaire, qu’« à l’air libre, à part une odeur désagréable, ça n’a pas d’impacts sur la santé […] des gens autour ».
Écoutez la réplique de la co-porte-parole de Québec solidaire Manon Massé
Après une période de démarrage qui a « fait mal », la Société québécoise du cannabis a embrassé la rentabilité après à peine quelques mois d’activité. « On est déjà rentables », a indiqué le président intérimaire de la SQDC, Jean-François Bergeron. L’entrée en vigueur du projet de loi 2 aurait des « impacts plutôt limités » sur les activités de l’organisme public, a-t-il indiqué mercredi.
La SQDC rentable
Après une période de démarrage qui a « fait mal », la Société québécoise du cannabis a embrassé la rentabilité après à peine quelques mois d’opérations. « On est déjà rentable », a indiqué le président intérimaire de la SQDC, Jean-François Bergeron. L’entrée en vigueur du projet de loi 2 aurait des « impacts plutôt limités » sur les activités de l’organisme public, a-t-il indiqué mercredi.