L’opposition à Québec réclame des états généraux sur l’urgence climatique

Même si les partis d’opposition pressent le premier ministre François Legault à déclarer l’état d’« urgence climatique » et à convoquer des états généraux sur la question, le gouvernement caquiste reste vague sur ses intentions, soulignant simplement que « plusieurs options » pourront être évaluées pour tenter de sortir le Québec de l’échec climatique vers lequel il se dirige actuellement.
Dans le cadre d’une rare sortie commune, le Parti libéral, le Parti québécois et Québec solidaire ont lancé jeudi un appel à François Legault, lui demandant d’envoyer un message en faveur de la protection de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques lors de son discours inaugural prévu mercredi prochain.
Appuyés par 213 candidats défaits lors des dernières élections provinciales, ils ont donc décidé de joindre leurs voix à celle du regroupement citoyen qui a mis en avant une « Déclaration d’urgence climatique ». Les représentants des partis ont ainsi réclamé l’établissement d’une structure de gouvernance des actions du gouvernement qui permette d’« engager le Québec dans une transition socio-économique » en vue de respecter les cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES) fixées pour 2020 et 2030.
La députée libérale Marie Montpetit a aussi souligné le besoin de « rappeler » au nouveau gouvernement « l’importance d’agir ». « La classe politique ne peut absolument pas rester les bras croisés parce que plus il y a de l’inaction, plus ça nous coûte cher, plus ça devient insurmontable », a ajouté la députée solidaire Manon Massé.
Le péquiste Sylvain Gaudreault a pour sa part invité le gouvernement Legault à déposer rapidement « un projet de loi antidéficit climatique », qui forcerait Québec à réduire les émissions de GES.
États généraux
Les trois partis ont réclamé la tenue d’« états généraux » sur la question climatique, et ce, afin d’accélérer la mise en oeuvre des actions qui permettraient au Québec de respecter ses engagements.
Est-ce que le gouvernement entend répondre positivement à cette demande, dans le contexte où le Pacte pour la transition lancé récemment a déjà recueilli 215 000 signatures ? « Plusieurs options sont actuellement sur la table et méritent d’être analysées. Nous présenterons en temps et lieu notre plan pour diminuer les GES et ainsi lutter contre les changements climatiques au Québec », a simplement répondu, par écrit, le cabinet de la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, MarieChantal Chassé.
Le Québec est en voie de rater complètement ses objectifs pour 2020, ce qui le place sur une trajectoire de retard encore plus important pour l’horizon 2030. Les données du bilan de mi-parcours du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques sont d’ailleurs claires. Malgré des investissements qui devraient dépasser les 4 milliards de dollars, le Québec pourra, au mieux, « stabiliser » ses émissions d’ici 2020.
Cela signifie que celles-ci auront alors reculé d’environ 10 % par rapport à 1990. Or, l’objectif des libéraux, repris par la Coalition avenir Québec, est de 20 %