La CAQ promet un médecin de famille pour tous… les enfants

À l’heure actuelle, on estime que près de 146 000 enfants n’ont pas accès à un médecin de famille ou à un pédiatre au Québec.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir À l’heure actuelle, on estime que près de 146 000 enfants n’ont pas accès à un médecin de famille ou à un pédiatre au Québec.

On connaissait la promesse de la Coalition avenir Québec (CAQ) à l’effet que tous les Québécois auront un médecin de famille à la fin d’un mandat caquiste : celle-ci vaut aussi pour les tout petits.

François Legault a en effet dévoilé mercredi — dans sa circonscription, qu’il n’avait pas encore visitée depuis le déclenchement de la campagne — un plan de 40 millions pour aider au dépistage systématique des problèmes de neuro-développement, qui entraînent des difficultés d’apprentissage. « C’est un grand projet de société », a argué M. Legault.

Il a mis en relief que « jusqu’à 26 % des enfants ont un trouble d’apprentissage, et que seulement le quart d’entre eux est détecté avant d’arriver à l’école, à cinq ans [ou à quatre ans si la CAQ remporte les élections et met en oeuvre son engagement d’offrir la prématernelle 4 ans pour tous]. Il faut changer cette approche. »

D’autant, a-t-il noté, que la situation actuelle « force des parents à se mettre en difficultés financières pour aller au privé, parce qu’il y a six mois d’attente pour avoir un diagnostic dans les CLSC — en plus d’un autre six mois d’attente pour commencer à recevoir des services. Dans une société moderne, c’est totalement inacceptable. »

Le sujet tombe en plein dans les intérêts de recherche de son candidat Lionel Carmant, spécialiste de la question et corédacteur de la proposition.

Il mentionne que l’objectif est de « tout » détecter. « Du retard moteur à l’autisme, en passant par le retard de langage, qui est le plus fréquent. » Surtout, la CAQ veut que les « parents soient accompagnés, qu’ils arrêtent de courir après les services ».

Le plan ? D’abord, que tous les enfants (0 à 5 ans) soient inscrits à un médecin de famille ou à un pédiatre dès leur naissance (ils seraient 146 000 orphelins présentement). Ce serait là un « premier filtre dans le dépistage précoce des troubles d’apprentissage », dit-on.

Ensuite, la CAQ propose d’offrir « une formation aux infirmières de vaccination qui leur permettra d’identifier les facteurs de risque susceptibles d’influencer la santé et le développement de chaque enfant ». Les cas détectés seraient référés à un CLSC, qui ferait la liaison avec d’autres établissements spécialisés au besoin.

Le plan est à ce point détaillé qu’on précise que chaque coordonnateur de CLSC aura accès à la plateforme Internet du programme CIRENE de Sainte-Justine… dont M. Carmant était le directeur médical depuis 2014.

Troisième élément : la CAQ s’engage à ajouter des équipes spécialisées d’évaluation et d’intervention dans les établissements de santé (CISSS/CIUSSS) un peu partout au Québec pour évaluer les enfants avec un retard complexe. On évoque un maillage serré entre les « coordonateurs en CLSC, les équipes multidisciplinaires et les pédiatres ».

Finalement, les délais d’obtention des services devraient être affichés sur les sites Internet des CISSS/CIUSSS, souhaite la CAQ.

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