Le projet éolien d’Apuiat dans la mire de la CAQ

François Legault s’affairera à convaincre les électeurs de mettre en veilleuse le projet éolien d’Apuiat lors d’un court séjour sur la Côte-Nord lundi.
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne François Legault s’affairera à convaincre les électeurs de mettre en veilleuse le projet éolien d’Apuiat lors d’un court séjour sur la Côte-Nord lundi.

S’il est élu, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, stopperait le projet éolien d’Apuiat, même si celui-ci créerait de 300 à 400 emplois sur la Côte-Nord.

« On doit vendre de l’électricité avant d’en fabriquer plus. On est déjà en surplus », a-t-il fait valoir lors d’un discours économique tenu à un jet de pierre de la tour de la Cité de l’énergie, à Shawinigan, dimanche.

L’aspirant premier ministre s’affairera à convaincre les électeurs de mettre en veilleuse le projet éolien lors d’un court séjour sur la Côte-Nord lundi. « Je prends le dossier de front. Je vais aller en discuter avec eux autres », a-t-il annoncé à la presse. « Les citoyens de la Côte-Nord vont peut-être se voir priver d’un projet à court terme. Ils vont comprendre qu’on ne peut pas mettre 1,5 milliard de pertes chez Hydro-Québec pour créer des emplois. Il faut que ce soit des emplois utiles », a-t-il poursuivi.

Une rencontre avec des dirigeants de la communauté innue, qui militent en faveur du projet éolien de 200 mégawatts, n’est toutefois pas au programme du chef caquiste. Les proches de M. Legault soutiennent avoir tenté d’en organiser une, mais en vain.

M. Legault exhorte le premier ministre Philippe Couillard à ne pas autoriser le projet d’ici au jour du scrutin. « Même le président d’Hydro-Québec, Monsieur Martel, le dit : si on signe ce contrat-là, Hydro-Québec va perdre entre 1,5 milliard et 2 milliards. Hydro-Québec, ça appartient à tous les Québécois. C’est beaucoup d’argent », a-t-il souligné.

Le chef de la CAQ a accusé au passage les précédents gouvernements d’avoir tour à tour « acheté des votes en Gaspésie », où l’industrie éolienne fleurit, en contraignant Hydro-Québec, à acquérir à forts prix de l’énergie éolienne malgré des surplus énergétiques. « Je ne suis pas contre l’éolien », a précisé M. Legault. « Mais je suis contre le fait d’acheter de l’énergie qu’on n’a pas vendu, alors qu’on n’a pas de contrats à long terme, alors qu’on est déjà en surplus. »

S’il se retrouve derrière les commandes de l’État, M. Legault autoriserait de nouveaux barrages hydroélectriques ou encore de nouveaux parcs d’éoliennes, pour fournir une énergie « d’appoint », « une fois qu’on aura signé des contrats à long terme pour utiliser cette énergie ». Même chose pour de nouvelles mesures d’efficacité énergétique.

À 10 jours du coup d’envoi (officiel) de la campagne électorale, M. Legault s’est présenté comme un « premier ministre économique » en attente. Il a livré un discours d’une vingtaine de minutes dans lequel il a esquissé les grandes lignes de son programme électoral en matière d’économie. L’accroissement des débouchées à l’hydroélectricité québécoise en fait partie.

Pour l’occasion, il était entouré de plus de 90 personnes qui brigueront les suffrages sous la bannière de la CAQ aux quatre coins du Québec. « Je veux vous dire une chose : c’est prenable partout et on va essayer de gagner partout, dans toutes les régions du Québec », a-t-il lancé, ajoutant du même souffle ne rien « [tenir] pour acquis ».

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