Sondage: la CAQ maintient son avance

François Legault se démarque en plus comme «meilleur premier ministre» pour le tiers des répondants (31%).
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne François Legault se démarque en plus comme «meilleur premier ministre» pour le tiers des répondants (31%).

Les bilans, les annonces et les promesses récentes du gouvernement de Philippe Couillard n’ont pas réussi à réduire l’écart des intentions de vote au Québec, toujours dominées par la CAQ (37 %) par rapport au PLQ (28 %), au PQ (19 %) et à QS (9 %). Avec ces scores, le parti de François Legault demeure dans une zone permettant de former un gouvernement majoritaire.

Le dernier sondage Léger réalisé pour Le Devoir, Le Journal de Montréal et LCN montre que chacune des deux formations de tête gagne deux points depuis le coup de sonde de mai, de sorte que leur différence reste la même, à 9 points de pourcentage. Par contre, les péquistes perdent 3 points et les solidaires un seul. Les écarts de mai à juin restent dans la marge d’erreur.

La CAQ avait obtenu 27 % des voix aux élections de 2012. Les libéraux avaient alors obtenu 31 % des voix, et le PQ avait remporté l’élection avec 32 % des votes. À l’élection suivante, en 2014, le PLQ avait repris le pouvoir avec 42 % des suffrages, le PQ retraitant à 25 % et la CAQ avait obtenu 23 %. La CAQ n’obtenait encore que 28 % des intentions il y a un an.

31 %
François Legault ferait le « meilleur premier ministre » pour le tiers des répondants (31 %), soit le double des résultats favorables à Philippe Couillard (16 %) et le triple de ceux favorables à Jean-François Lisée (10 %). Il s’agit d’un bond de 6 points en un mois pour le chef et fondateur de la CAQ. « M. Legault se rapproche du score de son parti, dit le sondeur. On n’a pas vu ça depuis Jean Charest. »

«Le ciment n’est pas encore durci dans l’électorat parce que nous ne sommes pas encore en campagne électorale, mais on sent que l’échiquier politique qui se dessine depuis quelques mois semble se stabiliser », dit Christian Bourque, vice-président exécutif de Léger, en entrevue téléphonique. « Depuis Noël, la CAQ est toujours entre 35 et 38 %. Depuis le début de l’automne, le PQ est toujours entre 19 et 22 %. Les libéraux sont passés sous le seuil des 30 % depuis janvier. »

La domination caquiste se manifeste presque partout, dans tous les indices, dans toutes les régions. Seul le bastion rouge de l’ouest de Montréal résiste à ses attraits. La CAQ, comme QS d’ailleurs, dépasse même le PQ dans l’est de la métropole.
 

Le sondage Web a été réalisé du 31 mai au 10 juin, une longue période qui a permis de rejoindre 3234 Québécois de 18 ans et plus. Le large bassin de répondants permet d’abaisser à 1,7 % la marge d’erreur des sondages précédents située à environ 3,1 %, du moins aux fins de comparaison dans un échantillon probabiliste de la même taille. La récolte étendue permet aussi de raffiner l’analyse région par région.

Voici d’autres conclusions de l’enquête :

Montréal Est. Les scores se divisent assez équitablement dans l’est de la métropole entre la CAQ (23 %), le PLQ (32 %), QS (22 %) et le PQ (18 %). « On se retrouve avec des luttes à trois ou même à quatre, résume M. Bourque. La CAQ fait moins bien là que son résultat global, mais à 23 %, c’est une force non négligeable. Le PQ est quatrième dans l’est de Montréal, ce qui serait du jamais vu dans son histoire. Si QS peut gagner des sièges, c’est là. »

450 Nord. La Coalition domine à 40 % toute la région de Laval, jusqu’à Saint-Jérôme. La position de bon deuxième dépend de la zone : l’ouest aux libéraux, l’est aux péquistes.

450 Sud. Les gains caquistes y sont encore plus notables, avec 43 % de faveur. Le PQ s’effondre à 17 % des intentions. Ses bastions historiques comme Marie-Victorin et Taillon semblent en sérieux danger. René Lévesque (1976-1985) et Pauline Marois (1989-2006) ont représenté Taillon, péquiste depuis plus de 40 ans. Bernard Drainville (2007-2016) a été élu dans Marie-Victorin, circonscription souverainiste depuis 1985.

Capitale-Nationale. Les sièges libéraux semblent tous menacés par la marée caquiste qui s’annonce avec plus de la moitié des intentions de vote (51 %), contre 23 %. L’île péquiste de Taschereau, tenue depuis 1998 par Agnès Maltais, qui ne se représentera pas, pourrait aussi basculer.

Chaudière-Appalaches. L’avance caquiste (47 %) y est presque aussi forte qu’au plus près de la ville de Québec. Le PQ n’attire qu’un électeur sur dix (12 %) dans ce coin du Québec. Les libéraux sont bons deuxièmes à 29 %.

Abitibi. Là aussi, le château fort péquiste vacille et semble prêt à s’effondrer. La CAQ monte à l’assaut avec plus du tiers des projections (37 %), contre le quart pour le PQ. La situation s’avère la même dans le Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie comme au Saguenay et sur la Côte-Nord. « Au Saguenay, on a une tradition de députés stars, dont Philippe Couillard, fait observer le sondeur. Cette tradition va rendre la campagne assez rock’n’roll cette année. »

Jeunes et vieux. La CAQ est choisie par plus de vieux électeurs. Chez les 35-54 ans, 37 % choisissent ce parti, contre 25 % le PLQ et 17 % le PQ. Chez les 55 ans et plus, la domination est à 42 % contre, 29 et 20 % respectivement. L’attrait caquiste se confirme aussi, mais dans une moindre mesure, auprès des jeunes de 18-34 ans. La CAQ (29 %) s’y retrouve à égalité avec le PLQ (30 %), dans la marge d’erreur. L’attrait péquiste chez les jeunes reste dans sa moyenne nationale, à 19 %.

Satisfaction. Rien ne bouge de ce point de vue avec les deux tiers (69 %) des répondants qui se déclarent plutôt (30 %) ou très insatisfaits (39 %) à l’égard du gouvernement. Les satisfaits sont passés de 23 % en mai à 26 % en juin. « Il n’y a pas d’effet dans un sens ou dans l’autre qu’on pourrait attribuer à la performance à court terme du gouvernement », dit Christian Bourque. 

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