Hubert Reeves reçoit le grade de grand officier de l’Ordre national du Québec

Hubert Reeves a écrit de nombreux ouvrages de réflexion et de vulgarisation scientifique traduits en plusieurs langues, dont «Patience dans l’azur».
Photo: Loic Venance Agence France-Presse Hubert Reeves a écrit de nombreux ouvrages de réflexion et de vulgarisation scientifique traduits en plusieurs langues, dont «Patience dans l’azur».

L’astrophysicien et écologiste de la première heure Hubert Reeves a reçu, vendredi, le grade de grand officier de l’Ordre national du Québec. La décoration lui a été remise par le premier ministre Philippe Couillard à la Délégation générale du Québec à Paris lors d’une cérémonie. Il s’agit de la plus haute distinction remise par l’État du Québec.

M. Reeves a écrit de nombreux ouvrages de réflexion et de vulgarisation scientifique traduits en plusieurs langues, dont Patience dans l’azur.

Dans son allocution, le premier ministre a salué en lui le « philosophe de l’action » pour sa défense de la biodiversité, « l’historien de l’univers » qui cherche à « recoudre les liens d’interdépendance entre l’humain et la nature ».

Dans son discours de réception, M. Reeves a notamment relaté que c’est sa grand-mère qui lui avait donné le goût de devenir un conteur, de susciter l’intérêt de ses interlocuteurs.

Il a expliqué qu’il s’était dirigé vers l’astrophysique parce que les étoiles faisaient rêver, que c’était un « domaine de rêve » qui permet de connaître le passé, l’origine de l’humanité. Du même souffle, il a dit s’être intéressé à la défense de la biodiversité parce que c’est l’avenir qui est alors en jeu.

En point de presse, il a avoué être « très ému » de cet honneur venant des siens.

Quant à son évaluation de la situation actuelle de la planète, il a reconnu être parfois inquiet, mais aussi encouragé. « Ça dépend des jours, il y a des jours où je suis plus inquiet que d’autres, a répondu le scientifique. Ce qui est positif, c’est qu’il y a un éveil de la population pour réagir, pour ne pas laisser la détérioration se poursuivre. »

Diplomate

 

Interrogé à savoir si les gouvernements en font assez pour la défense de l’environnement, M. Reeves a été diplomate, davantage que lors d’une conférence récente à Bruxelles, lorsqu’il avait lancé un cri d’alarme sur un « anéantissement biologique » en cours. « Il y a beaucoup de progrès en France […] et au Québec, je reçois souvent de bonnes nouvelles, ce qui est important, mais j’en reçois aussi de mauvaises. […] Il faut réagir contre la morosité, ceux qui disent que c’est foutu, qu’il n’y a rien à faire. Il faut être dynamique. »

En point de presse peu après ces propos de M. Reeves, M. Couillard a été amené à défendre le bilan de son gouvernement en matière d’environnement. On apprenait notamment cette semaine dans le bilan de mi-parcours du plan d’action sur les changements climatiques 2013-2020 que les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’avaient pas diminué, mais étaient seulement stabilisées. De même, le ministre de la Faune, Luc Blanchette, a annoncé que Québec renonçait à sauver ce qui reste du troupeau de caribous de la région de Val-d’Or.

Le premier ministre a quant à lui fait valoir que c’est le Québec qui en faisait le plus en Amérique du Nord pour réduire les GES.

Et par ailleurs, il a rappelé qu’il avait tenté de trouver une solution — le transfert des caribous au zoo de Saint-Félicien —, mais que la communauté avait dit non.

« On continue d’avoir un plan pour le caribou forestier à plus longue échéance en gardant toujours comme préoccupation — c’est le député de Roberval qui vous parle — que les emplois forestiers aussi sont importants. »

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