Québec est interpellé au sujet des parents à bord des ambulances aériennes
Le Québec doit modifier les règles qui interdisent systématiquement aux parents d’accompagner leurs enfants lors d’évacuations médicales aériennes d’urgence, ont estimé mardi les sociétés canadienne et québécoise de pédiatrie.
Trois médecins avaient demandé au gouvernement provincial, en décembre, de modifier des règles qui, selon eux, touchent de manière disproportionnée les familles des communautés inuites et des Premières Nations.
Les régions reculées du nord de la province ne disposent souvent pas des infrastructures médicales nécessaires pour soigner les gens gravement malades, et plusieurs patients doivent conséquemment être évacués vers les villes du sud.
Placer des enfants, surtout ceux des Premières Nations, seuls à bord de vols médicaux peut être une expérience traumatisante, a prévenu en entrevue Catherine Farell, la présidente désignée de la Société canadienne de pédiatrie.
Elle a expliqué que ces vols sont particulièrement pénibles pour les autochtones en raison du souvenir douloureux des enfants arrachés à leurs familles à l’époque des pensionnats et au moment de l’épidémie de tuberculose.
La docteure Farell ajoute que les enfants ne souffrent pas de l’absence de leurs parents uniquement pendant le vol, mais aussi après quand des décisions concernant leurs soins doivent être prises en leur absence.
Le Québec est la seule juridiction canadienne qui refuse systématiquement aux parents le droit d’accompagner leurs enfants malades, selon elle.
La société pédiatrique demande à Québec de réviser sa position concernant les ambulances aériennes et d’accorder en priorité une place à bord de ces vols à un parent ou à un proche de l’enfant.
Le ministre provincial de la Santé, Gaétan Barrette, a nié en janvier que cette politique soit discriminatoire à l’endroit des Inuits et des Premières nations. Il a rappelé que Québec éponge la facture pour que les parents aillent rejoindre leur enfant par la voie des airs.
En réponse à la sortie des sociétés canadienne et québécoise de pédiatrie, une porte-parole du ministre a indiqué par courriel qu’il est en « réflexion ».