Les offres salariales de l'État sont froidement accueillies

Les syndicats condamnent les offres salariales envisagées par le gouvernement Charest, lequel pourrait accorder à ses 450 000 employés des hausses de 5,5 % à 8 % sur quatre ans dans le cadre des négociations sur le renouvellement des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic.

Cette offre est loin de correspondre aux revendications du front commun syndical, qui s'élèvent à 12,5 % sur trois ans, c'est-à-dire 2,6 milliards de dollars.

Selon un scénario révélé hier par Le Journal de Québec, le gouvernement opterait pour un contrat de longue durée — au moins quatre ans — avec ses employés. Ce faisant, il éviterait de négocier de nouveau avec ses employés à la fin de son mandat. Les augmentations salariales varieraient de 1 % à 2 % par année pour atteindre un maximum de 8 %. La dernière négociation avait permis aux syndiqués de toucher des hausses de 11 % sur cinq ans.

La présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, n'a ni confirmé ni infirmé ces informations. Elle refuse de «négocier sur la place publique». Chose certaine, ce scénario n'est pas écarté par son cabinet.

«Ce n'est pas suffisant, et cette hausse est moindre que l'augmentation du coût de la vie», a affirmé hier le président du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Michel Sawyer.

Selon lui, le «seul bon point» de ce scénario réside dans le fait que le gouvernement Charest semble écarter un gel salarial.

«On veut 12,5 % sur trois ans et le gouvernement nous offre 8 % sur quatre ans. C'est comme nous proposer deux années à 0 et deux années à 4 %. Le gouvernement tente de se défiler pour ne pas combler les écarts et les besoins des gens qui travaillent dans la fonction publique et parapublique», a souligné Louis Roy, vice-président de la CSN et responsable du dossier de la négociation des secteurs public et parapublic.

Les syndicats estiment que les hausses salariales doivent être suffisamment importantes pour permettre un rattrapage par rapport au secteur privé. Selon l'Institut de la statistique du Québec, les employés des secteurs public et parapublic ont une rémunération globale — salaire et avantages sociaux combinés — inférieure de 7,8 % à l'ensemble des travailleurs québécois.

Les offres patronales officielles seront déposées dans les prochaines semaines.

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