«Autre temps, autres moeurs», dit Robert Poëti

« Tous les partis politiques avaient des pratiques qu’on considère maintenant [comme] douteuses. »
Telle a été la réplique du gouvernement Couillard, encore plongé dans l’embarras mercredi, en raison cette fois de révélations sur de somptueuses réceptions organisées par l’ex-argentier du Parti libéral du Québec (PLQ) Marc Bibeau.
« Tous les partis politiques de l’époque faisaient ça », s’est défendu le premier ministre Philippe Couillard. « C’était dans les moeurs », a déclaré la ministre Kathleen Weil, quelques instants après avoir évoqué, en Chambre, ces pratiques « qu’on considère maintenant [comme] douteuses ».
Le message a été répété par les troupes libérales. « Globalement, tous partis confondus : autres temps, autres moeurs, autres lois », a martelé Robert Poëti. « On accorde beaucoup d’importance à ça, surtout que ça s’est passé il y a 15 ans », a lancé son collègue Pierre Arcand.
Mardi, Le Journal de Québec révélait que Marc Bibeau a organisé sept luxueuses réceptions réunissant plusieurs membres du gouvernement de Jean Charest et des patrons de firmes de génie.
Voyez les les libéraux Pierre Reid et Pierre Arcand réagir aux révélations.
Le premier ministre, qui était ministre de la Santé à l’époque, y a participé. « C’était un événement social. Moi, j’y étais présent, et ce n’était rien d’autre que des rencontres entre les gens », a-t-il insisté. « Il ne s’est pas passé aucun type de conversations d’affaires », a aussi attesté Pierre Reid, invité dans la période où il était ministre de l’Éducation.
Les partis d’opposition n’ont pas raté l’occasion d’attaquer le gouvernement Couillard. « Je n’ai jamais vu une telle chose ! La moitié d’un Conseil des ministres qui se rend dans une propriété privée pour rencontrer des firmes d’ingénieurs », s’est exclamé le député péquiste Pascal Bérubé. « C’est clairement un gouvernement sous influence, l’influence de l’argent », a-t-il ajouté.
« Je pense que les Québécois sont dégoûtés de tout ce qu’on apprend encore une fois sur des conseils des ministres parallèles, sur un homme qui, de toute évidence, grâce à l’argent, s’est acheté une influence indue au gouvernement du Québec », a déclaré le député caquiste Éric Caire. « Il est clair que c’est un ministre à 100 000 $ de l’ère Charest et qu’il était au centre de tout ça », a dit le député Amir Khadir à propos de Philippe Couillard, qui manque selon lui de « jugement politique ».