Le milieu communautaire forme une chaîne autour de l’Assemblée nationale

L'Assemblée nationale du Québec
Photo: iStock L'Assemblée nationale du Québec

Des milliers de travailleurs et d’usagers du milieu communautaire ont constitué une chaîne humaine mercredi, autour du parlement, pour réclamer une hausse de leurs budgets. Ils réclament 475 millions de dollars de plus par an dans les 4149 organismes de leur réseau.

« La pauvreté du secteur communautaire, ça suffit », a déclaré Claudette Cyr, directrice du Regroupement des organismes communautaires autonomes, lors de la manifestation mercredi après-midi. « On est à un an des élections, c’est le temps de se faire entendre. »

Ils étaient des milliers autour de l’Assemblée nationale en début d’après-midi, dont une nette majorité de femmes et beaucoup de personnes en fauteuil roulant. Ils reprochent au gouvernement de ne pas indexer leurs subventions, ce qui les empêche, disent-ils, de remplir leur mission. Des 475 millions de dollars qu’ils réclament de plus, 355 millions sont destinés à des organismes en santé et services sociaux.

Des salaires et du temps

 

C’est le cas, par exemple, du CALACS de Shawinigan, qui vient en aide aux femmes violentées. Selon l’une de ses responsables, Nicole Hamel, le manque de fonds empêche la tenue de certaines activités. C’est le cas d’un programme de prévention élaboré il y a trois ans, avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM), à l’intention des écoles secondaires. « Plusieurs CALACS ne sont pas capables de l’implanter dans les écoles, faute de ressources humaines, dit-elle. On couvre un très grand territoire avec peu de ressources humaines. »

Mme Hamel oeuvre depuis 13 ans au sein de l’organisme. Elle gagne 25 $ l’heure et travaille 28 heures par semaine.

Les employés sont toujours très peu payés. La subvention de base est insuffisante, on veut consolider ce qui est en place.

 

Isabelle Boisvert dirige une halte-garderie sur le Plateau Mont-Royal que fréquentent environ 80 familles par an. Elle reproche au gouvernement de ne pas la laisser utiliser une subvention « où bon lui semble ». Le montant obtenu sur deux ans vise à développer de nouveaux projets pour préparer les enfants à la rentrée scolaire. Or elle souhaiterait l’allouer à des services de base. « Les employés sont toujours très peu payés, dit-elle. La subvention de base est insuffisante, on veut consolider ce qui est en place. »

Comme directrice, elle gagne 22 $ l’heure, mais ses employées reçoivent environ 14 $ l’heure. Le regroupement réclame d’ailleurs le salaire minimum à 15 $. « C’est nettement insuffisant. Il s’agit de gens qui sont en place depuis longtemps, qui sont très dévoués. »

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