Pas question de restreindre l’accès aux cégeps anglophones, martèle Couillard

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard
Photo: Andrew Vaughan Archives La Presse canadienne Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard

Il n’est « pas question » pour le premier ministre Philippe Couillard d’obliger les francophones à fréquenter les cégeps français, comme le proposent à nouveau certains péquistes.

Le premier ministre, de passage au Saguenay-Lac-Saint-Jean vendredi, s’est fait questionner sur la proposition d’un groupe de militants du Parti québécois de restreindre l’accès aux cégeps anglophones pour mieux protéger le français.

Il a été tranchant. « Il n’en est pas question. Je veux être bien clair ; on ne fera pas ça nous autres », a-t-il répondu, invitant les péquistes à « régler leurs problèmes internes ».

« Arrêtez la panique linguistique du Parti québécois », a-t-il ajouté.

M. Couillard a poursuivi en arguant que c’était un avantage pour les jeunes Québécois d’être bilingues. Il croit refléter « une bonne partie de l’opinion » en affirmant que les parents veulent plus d’anglais pour leurs enfants.

La plupart des parents francophones du Québec, et je le sais pour leur avoir parlé dans toutes les régions du Québec, ils aimeraient bien, en fait, pouvoir donner l’occasion à leurs enfants, au niveau collégial, de faire un peu de scolarité pour devenir bilingues.

À une semaine du congrès du Parti québécois (PQ), le chef Jean-François Lisée se dit ouvert à renforcer la protection du français.

M. Lisée a laissé entendre que la liste de nouvelles mesures de défense du français que pourraient proposer les militants au congrès « n’est pas fermée ».

« Je vous laisse le suspense », a-t-il déclaré en conférence de presse, jeudi après-midi, à Saint-Eustache, au terme du caucus de ses députés en vue de préparer la session parlementaire.

Le chef péquiste a fait savoir qu’il était persuadé que deux des volets principaux de son programme allaient être validés par les membres, soit le refus d’étendre la loi 101 aux cégeps, ainsi que le report d’un référendum dans un deuxième mandat d’un gouvernement péquiste.

Un gouvernement péquiste s’abstiendrait ainsi d’obliger les francophones à fréquenter les cégeps français, en conservant le statu quo, soit le libre choix.

M. Lisée a indiqué que les trois quarts des exécutifs du parti dans les circonscriptions ont déjà appuyé la proposition nationale écartant la possibilité d’étendre la Charte de la langue française aux cégeps, et de même, 75 % des congrès régionaux du parti l’ont aussi appuyée.

Une résolution plaidant pour, au contraire, étendre les dispositions de la loi 101 aux cégeps serait donc battue sur le plancher du congrès, a-t-il poursuivi.

Il a par ailleurs rappelé les engagements linguistiques qu’il avait déjà pris : exiger la connaissance du français préalable à l’immigration au Québec, à l’exception des réfugiés ; imposer la loi 101 aux entreprises à charte fédérale et aux entreprises entre 25 et 50 employés.

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