L’aide aux sinistrés augmentera, promet Couillard

Le premier ministre, qui s’est rendu la semaine dernière sur le terrain constater l’ampleur de la situation.
Photo: Graham Hughes La Presse canadienne Le premier ministre, qui s’est rendu la semaine dernière sur le terrain constater l’ampleur de la situation.

Le programme gouvernemental d’aide aux sinistrés des inondations sera bonifié, a confirmé lundi le premier ministre, Philippe Couillard.

Il espère pouvoir en faire l’annonce d’ici son départ pour sa mission en Israël, jeudi.

Les détails seront alors révélés, mais d’ores et déjà, il a donné quelques indices. Il y aura des ajustements au niveau des seuils et à l’admissibilité au programme d’indemnisation.

« Il n’est pas mauvais le système, mais je pense qu’on peut l’améliorer », a dit M. Couillard.

Le premier ministre, qui s’est rendu la semaine dernière sur le terrain constater l’ampleur de la situation, a déclaré qu’il peut imaginer ce que les citoyens ressentent lorsqu’ils entrent dans leur maison et voient alors tous les dégâts, en plus d’être découragés par les formulaires à remplir.

Un peu plus de 2 millions ont déjà été distribués aux Québécois « afin de soutenir les sinistrés pour l’achat des équipements pour leurs mesures préventives temporaires, pour leur hébergement d’urgence de même que pour entamer leurs travaux de nettoyage », a indiqué un porte-parole du ministère de la Sécurité publique. Plusieurs centaines de milliers de dollars continuent d’être versés chaque jour.

Palier le manque

 

Mais il y a encore de l’argent disponible, a précisé le premier ministre, ajoutant que les citoyens ne doivent pas s’inquiéter d’être en retard pour remplir leurs formulaires.

« Notre effort ne s’arrête pas au moment où les eaux baissent. Notre effort continue », a-t-il dit.

Des citoyens sont toutefois inquiets parce que leurs contrats d’assurance ne couvrent pas les dommages causés par les inondations ou qu’ils essuient un refus de couverture.

« C’est pour cela que l’on a un programme gouvernemental, parce que beaucoup d’assurances n’ont pas de clause pour ce qu’on appelle « Act of God » [force majeure] ou les désastres naturels, ou les inondations », a expliqué M. Couillard.

« On est doublement sensibles à ça pour cette raison spécifique », a-t-il commenté.

Il a indiqué avoir parlé avec une personne du milieu des assurances qui compte offrir un produit avec ce type de protection, mais il souligne que la prime sera en conséquence.

 

« Alors il faut que le gouvernement soit là, c’est pour cela qu’on veut réviser notre programme », a-t-il dit.

Portrait de la situation

 

Même si les autorités font état d’une nette amélioration de la situation au Québec, plusieurs régions demeurent affectées à ce jour.

Selon le dernier bilan d’Urgence Québec qui remonte à dimanche soir, 121 municipalités étaient toujours considérées comme sinistrées et 4552 résidences étaient inondées. De plus, à l’échelle du Québec, 3891 personnes avaient évacué leur résidence, selon ces données.

À Montréal et Laval, par exemple, plusieurs centaines de citoyens étaient toujours évacués et en Outaouais, ils étaient plus d’un millier. En Mauricie, seulement une dizaine de personnes ont été évacuées, mais plus de 300 maisons étaient inondées.

Des citoyens ont commencé à réintégrer leur domicile, et les autorités les incitent à redoubler de prudence pour la suite.

Il est notamment recommandé de nettoyer, désinfecter et assécher tous les objets affectés par l’eau dans les 24 à 48 heures suivant la réintégration du domicile, a rappelé la ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, dans un communiqué. Tout aliment qui a été en contact avec l’eau devrait être jeté.

Si de la moisissure est déjà apparue sur des grandes surfaces, le ministère recommande de faire affaire avec un entrepreneur spécialisé.

Sur ce dernier point, l’Association des microbiologistes du Québec (AMQ) fait une mise en garde aux citoyens : choisissez un professionnel qualifié. « Sans même effectuer les analyses requises en laboratoire pour poser les bons diagnostics, des entrepreneurs sans expertise en microbiologie profitent de l’inquiétude des gens pour les frauder », signale l’association dans un communiqué.

« En plus de payer pour des services peut-être inutiles, certains clients pourraient se retrouver sans le savoir avec un problème de contamination non réglé pouvant causer des problèmes de santé. »

Bilan de la Croix-Rouge

 

Par ailleurs, les Québécois et les entreprises se sont montrés « très généreux » pour les sinistrés, selon la porte-parole de la Croix-Rouge, Stéphanie Picard. Le fonds spécial de la Croix-Rouge pour les sinistrés se chiffrait à 4,4 millions en date de dimanche soir.

L’argent n’a pas encore été dépensé, puisqu’il servira au rétablissement des citoyens, qui se fait encore de façon graduelle en ce moment. Les fonds pourraient notamment servir à payer les réparations des résidences ou à offrir de l’hébergement aux gens qui ne peuvent pas encore revenir à la maison.

« On va vraiment travailler de très près avec le gouvernement, avec les autorités tant municipales que provinciales pour que les différents programmes d’aide soient complémentaires et pour qu’on puisse aider les gens plus vulnérables qui ont été touchés par les inondations », a souligné Mme Picard.

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