
Sam Hamad part la tête haute

Pas de regrets, mais beaucoup de larmes pour le vétéran libéral Sam Hamad, qui a annoncé lundi son départ de la vie politique, à laquelle il aura consacré 14 années.
« Je rentre à la maison », a-t-il lancé à sa famille, au terme d’une conférence de presse entrecoupée de sanglots.
L’homme de 58 ans a dit prendre une décision « mûrement réfléchie », qui n’a rien à voir avec le tumulte qui affecte le Parti libéral du Québec (PLQ) ces derniers jours.
Il n’a pas nié les rumeurs voulant qu’il soit resté amer quant à la décision de Philippe Couillard de l’écarter du Conseil des ministres. « On est des êtres humains. Ceux qui pensent avoir des carapaces : on n’a pas de carapace. On est fiers », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’il est néanmoins très satisfait de son bilan.
Élu pour la première fois en 2003 dans Louis-Hébert, dans la ville de Québec, Sam Hamad a accédé au poste de ministre des Ressources naturelles deux ans plus tard. En 14 ans, il a dirigé sept ministères.
« J’ai fait le tour du jardin, a-t-il estimé. Aujourd’hui, je reprends mes droits sur ma vie. »
Originaire de Syrie, le politicien a rappelé qu’il était arrivé au Québec, à 18 ans, « avec deux valises », sans manteau d’hiver. Il s’est félicité du chemin qu’il a parcouru, disant partir « la tête haute ».
Le premier ministre a aussi louangé son parcours. « Pour redonner à une société qui lui a apporté beaucoup, il a choisi de servir le Québec à titre de député et ministre. Il a occupé des fonctions importantes, a contribué à la réalisation de plusieurs grands projets et de nombreuses réformes », a souligné Philippe Couillard.
Aujourd'hui, je reprends mes droits sur ma vie
Tristesse chez les collègues
Sam Hamad a annoncé sa démission à ses collègues libéraux pendant le caucus, en matinée. À la sortie, le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, cachait mal ses émotions. « Je pense que c’est triste de voir partir M. Hamad, c’est quelqu’un qui a voué une grande partie de sa vie au service public, je pense qu’on doit le remercier pour ça », a-t-il suggéré.
La ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, a aussi souligné le travail de son confrère. « C’est un homme extraordinaire, je l’ai vu en politique. […] J’étais pleine d’admiration pour Sam, un ami, quelqu’un qui est arrivé comme immigrant, qui s’est bien intégré. »
Voyez la ministre Kathleen Weil réagir à la démission de Sam Hamad.
Les années politiques de Sam Hamad ne se sont pas déroulées sans heurts. En septembre 2011, le premier ministre Jean Charest lui a retiré le portefeuille des Transports, quelques semaines après une gestion difficile des questions entourant la chute d’un paralume dans le tunnel Ville-Marie, à Montréal.
Le 7 avril 2016, il a renoncé à ses fonctions de président du Conseil du trésor, estimant être devenu une « distraction » pour le gouvernement en raison d’un reportage l’ayant placé dans l’embarras.
Le même reportage a mené à un rapport du commissaire à l’éthique qui a malmené l’élu, car il y a conclu que l’élu avait bafoué les règles de base du code d’éthique des parlementaires en menant une intervention visant à favoriser l’octroi d’une subvention à l’entreprise Premier Tech.
Le commissaire, qui n’a cependant pas blâmé Sam Hamad, a noté que son déjeuner avec l’ex-collecteur de fonds du Parti libéral du Québec Marc-Yvan Côté « semble avoir été le point de départ » de l’augmentation de la subvention accordée à Premier Tech, dont les intérêts étaient représentés par M. Côté.
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Jean-Pierre Grisé - Abonné 27 avril 2017 10 h 44
Il a compris.
Mieux vaut tard que jamais,mieux que ses deux chefs et l'ami du premier des deux
et le deuxieme qui ne comprendra jamais.
Daniel Vézina - Inscrit 27 avril 2017 11 h 22
En vl'a une qui sort du panier...
... reste le parti, à sortir du Québec, pour enfin respirer un peu (je dis bien un peu) plus "pur" ici...
Michel Thériault - Inscrit 27 avril 2017 11 h 36
Yé !
YÉ !
Michel A. Thériault
Serge Morin - Inscrit 27 avril 2017 12 h 33
Quelle ironie: "pour le dernier droit de ma carrière "
André Joyal - Inscrit 27 avril 2017 13 h 00
Oui, dernier droit; elle est bonne ;-)
Colette Pagé - Inscrite 27 avril 2017 13 h 31
Sage décision !
Étant donné qu'il a compris qu'il ne ferait pas partie du prochain remaniement il a décidé de travailler dans le privé.
Le PM vient de perdre un ami !
Daniel Vézina - Inscrit 27 avril 2017 14 h 49
Au contraire, le privé "est" l'ami du PLQ. :)