Un projet de loi pour interdire les pantalons de camouflage des policiers

Plusieurs corps policiers, de même que des constables spéciaux, ont eu recours à ce moyen de pression.
Les pantalons de camouflage que portent depuis trois ans les policiers montréalais devraient bientôt être chose du passé. Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a annoncé qu’il déposera dans les prochains jours, possiblement jeudi, un projet de loi obligeant les policiers et les constables spéciaux à porter l’uniforme.
C’est pour dénoncer la réforme des régimes de retraite que les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avaient opté pour les pantalons colorés en 2014.
D’autres corps policiers, de même que les constables spéciaux des palais de justice québécois, ont également eu recours à ce moyen de pression.
Le ministre Coiteux veut visiblement en finir avec cet enjeu en déposant un projet de loi. Le projet de loi sera déposé à l’Assemblée nationale « à très court terme », a indiqué M. Coiteux à la sortie du Salon bleu mercredi midi. « On considère que c’est un enjeu important », s’est-il contenté de dire.
Peu après sa nomination au poste de ministre de la Sécurité publique en janvier 2016, Martin Coiteux avait fait état de son intention de ramener les policiers à l’ordre par voie législative.
« Ça fait longtemps qu’on le demande », a pour sa part reconnu le maire Denis Coderre mercredi matin. « Nous, on pense que la fonction demande le respect de l’uniforme. Il y a des gens qui disent que c’est une question [de liberté] d’expression. Ça fait trois ans qu’on est pognés avec ça. Je sais même qu’à l’intérieur des corps policiers, certains trouvent que ça n’a pas d’allure. Je pense que pour des raisons de sécurité et de respect de l’autorité, la fonction et l’uniforme vont de pair. »
La Fraternité des policiers de Montréal a maintes fois fait valoir qu’en portant ces pantalons, les policiers exerçaient un droit constitutionnel et qu’ils avaient peu de moyens pour s’exprimer puisqu’ils n’ont pas le droit de grève. Rappelons qu’en 2009, le Conseil des services essentiels avait conclu que le port de pantalons de camouflage ne représentait pas un enjeu de sécurité.