Jean-François Lisée plaide son nationalisme économique

Au sujet de Montréal, Jean-François Lisée a répété qu’il y avait une injustice criante entre les investissements consentis à l’ouest de l’île par rapport à l’est.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Au sujet de Montréal, Jean-François Lisée a répété qu’il y avait une injustice criante entre les investissements consentis à l’ouest de l’île par rapport à l’est.

Le chef du Parti québécois entend préciser la mission de la Caisse de dépôt et placement s’il est élu. Au nom d’un nationalisme économique, sorte de « Buy American Act » à la québécoise, il soutient que la Caisse devrait voir à retenir les sièges sociaux lorsque ceux-ci sont porteurs pour la société québécoise.

S’il convient de faire des choix, a expliqué Jean-François Lisée lors d’un déjeuner-causerie à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) jeudi, il n’en demeure pas moins convaincu que le gouvernement Couillard a fait le mauvais en ne bloquant pas la vente de Rona. Fallait-il, au même titre, empêcher la vente des rôtisseries St-Hubert ? « On peut en être fier, mais ce n’est pas stratégique. » Un réseau de vente de poulet peut flatter notre fierté, a résumé Lisée, mais Rona était plus porteur pour l’économie d’ici.

Celui qui m’inquiète, ce n’est pas M. Trump. C’est M. Trudeau.

 

Comment allez-vous résister à la pression de choisir de protéger une compagnie ou l’autre ? lui a demandé Michel Leblanc, le président de la CCMM. « Si vous n’êtes pas capable de supporter la pression, lui a répondu Lisée, n’allez pas en politique, Michel. Surtout comme chef du Parti québécois ! » Cette réponse a provoqué le rire et les applaudissements de cette salle qui comptait environ 400 représentants de la communauté d’affaires et plusieurs députés du Parti québécois. Très à l’aise, Jean-François Lisée a de nouveau fait rire l’assistance en évoquant l’existence dans son auditoire « de IA, des indépendantistes anonymes ».

Prévoir des soubresauts

 

Il croit que le Québec doit mieux se préparer à des soubresauts économiques possibles. « Autour de nous, il n’y a pas que des enfants de choeur », a dit Jean-François Lisée. Au sujet de l’ALENA, il se dit inquiet. « Celui qui m’inquiète, ce n’est pas M. Trump. C’est M. Trudeau. » Ne pas avoir de demandes préalables alors que des négociations risquent d’avoir lieu est catastrophique, répète-t-il. Cela annonce un recul. « Il faut avoir des demandes. M. Trump va en avoir. Cela doit être une négociation. » On ne se présente pas à une table de négociation les mains vides, insiste-t-il. Le chef du Parti québécois regrette que le discours soit tout aussi attentiste du côté de Québec.

Au sujet de Montréal, Jean-François Lisée a répété qu’il y avait une injustice criante entre les investissements consentis à l’ouest de l’île par rapport à l’est, un secteur qui a pourtant besoin de beaucoup plus de soutien.

Sa présentation a été soutenue par plusieurs tableaux qui tendent à montrer selon lui que la croissance a toujours été meilleure, en moyenne, sous des gouvernements du Parti québécois. Il a répété en outre qu’il mettait derrière lui l’idée de tenir un référendum dans un premier mandat, tout en rappelant qu’il y a bien longtemps qu’un gouvernement du Québec n’avait pas été dirigé par un député de Montréal, ce qui a à nouveau fait sourire la salle.

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