Éducation: une réforme accueillie sans enthousiasme

Parents, commissions scolaires, directions d’écoles et syndicats accueillent avec des réactions plutôt partagées l’adoption du projet de loi 105 qui modifie la Loi sur l’instruction publique.
Le projet de loi 105, qui est venu remplacer le très controversé projet de loi 86, vient renforcer le rôle des parents et des établissements d’enseignement dans la gouvernance du réseau scolaire. « L’adoption de ce projet de loi constitue une étape importante aujourd’hui, s’est réjoui le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, par voie de communiqué jeudi. Un consensus fort a d’ailleurs émergé sur plusieurs aspects du projet de loi. »
Le ministre dit avoir donné suite aux demandes de plusieurs groupes qui se sont fait entendre pendant l’étude du projet de loi ces derniers mois.
« Le projet de loi, tel qu’adopté, prévoit notamment l’attribution du droit de vote aux commissaires représentant le comité de parent ; la mise sur pied, dans chaque commission scolaire, d’un comité de répartition des ressources, composé en majorité de directeurs d’établissements ; l’ajout d’un représentant du milieu du sport et de la santé au sein du conseil des commissaires, en vue de favoriser la prise en compte des saines habitudes de vie dans les décisions, et l’allégement des processus de planification et de reddition de comptes pour que plus de temps soit consacré à la réussite », résume le cabinet du ministre.
Les réactions n’ont pas tardé à se fuser jeudi. La Fédération des comités de parents du Québec, directement touchée par le projet de loi, y va d’un accueil favorable, mais timide. « Même si toutes nos demandes n’ont pas été entendues et que beaucoup de clarifications sont encore attendues, nous sommes satisfaits du projet de loi adopté par les parlementaires », a soutenu la présidente de la FCPQ, Corinne Payne.
Le ministre pourra compter sur « l’entière collaboration des commissions scolaires pour la mise en oeuvre des mesures » contenues dans le projet de loi, promet la Fédération des commissions scolaires du Québec.
Du côté des directions d’école, on parle carrément de « désolation » et d’une « perte de temps et d’argent pour les contribuables québécois ».
« Alors que le projet de loi 86 venait reconnaître, l’année dernière, le rôle majeur de l’école dans la réussite des élèves, son cousin, le projet de loi 105, est d’une dilution totale, affirme Michèle Demers de la Fédération québécoise des directions d’établissement. C’est l'éléphant qui accouche d’une souris. »
Enfin, du côté de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la présidente Louise Chabot se contente de « prendre acte » de l’adoption du projet de loi. « Nous l’avons dénoncé dès le départ […] On se retrouve devant un brassage de structures qui ne sert pas la réussite des élèves et n’est pas la solution aux enjeux actuels de l’éducation. »