Cloutier est prêt à « participer à tous les débats où les autres candidats seront présents »

Alexandre Cloutier a accepté l’invitation à participer à un débat à la mi-septembre dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean d’une antenne des Organisations unies pour l’Indépendance.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Alexandre Cloutier a accepté l’invitation à participer à un débat à la mi-septembre dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean d’une antenne des Organisations unies pour l’Indépendance.

Sous pression, Alexandre Cloutier se dit maintenant prêt à débattre avec les autres candidats à la direction du Parti québécois n’importe où, n’importe quand.

« Ils veulent des débats. Il va y en avoir des débats. Je vais être partout ! » a lancé le député de Lac-Saint-Jean en marge du caucus présessionnel jeudi. « Il n’y a aucun doute dans mon esprit que je vais participer à tous les débats où les autres candidats seront présents, que ce soit au Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans la région de Lanaudière, en Montérégie, à Montréal, etc. »

Il a d’ailleurs accepté l’invitation à participer à un débat à la mi-septembre dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean d’une antenne des Organisations unies pour l’Indépendance (OUI Québec).

M. Cloutier s’est défendu de modifier sa stratégie à cinq semaines de l’élection du 9e chef du PQ. « Ce n’est pas un changement de stratégie pour deux cennes. […] On a un plan de match. On le suit », a-t-il lancé dans un impromptu de presse.

Brandissant un horaire chargé, l’élu répétait mercredi qu’il participerait aux deux débats officiels du PQ, ainsi que ceux du comité national des jeunes du Parti québécois (CNJPQ) et du quotidien Le Devoir. Les trois autres aspirants-chefs Jean-François Lisée, Martine Ouellet et Paul St-Pierre Plamondon s’en étaient plaints. M. Cloutier les avait par la suite accusés d’« inventer de nouvelles règles » parce ce qu’« ils sentent qu’ils sont en train de perdre ».

M. Cloutier avait changé de ton jeudi avant-midi. « C’est vrai que l’agenda est chargé et c’est vrai qu’on a des obligations qu’on a engagées envers plusieurs associations de circonscription à travers le Québec. Mais vous savez quoi ? On va tout tasser ça, on va aller à chacun des débats », a-t-il dit aux journalistes jeudi avant-midi.

Pour d’autres, M. Cloutier aurait convenu de prendre part à davantage de débats officiels et non officiels afin de couper court à une supposée progression du député de Rosemont, Jean-François Lisée, dans les intentions de vote des membres du PQ.


Aux yeux de Martine Ouellet, M. Cloutier « change un peu sa chemise de bord parce qu’il ne sait pas exactement comment y arriver [à la victoire] ».
 

L’ex-ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes entend profiter de ces tribunes notamment pour exposer les risques associés aux démarches d’accession à l’indépendance de ses adversaires. « Jean-François Lisée veut remettre aux calendes grecques l’indépendance du Québec. Martine, c’est la baguette magique. Moi, j’arrive avec une approche qui est documentée, qui est rationnelle », a-t-il fait valoir.

« Il y a une vraie course »

Une « nouvelle phase » débute, se réjouissait M. Lisée dans la foulée de l’annonce de la participation de M. Cloutier à « tous les débats ».

« Quand les gens changent d’avis pour faire la bonne chose, j’approuve », a affirmé M. Lisée le cœur en joie. « Il y a des gens qui craignaient que la course soit ennuyeuse. Je pense que c’est derrière nous. Il y a des gens qui craignaient qu’il y ait un couronnement. Je pense que c’est derrière nous. »

L’absence de grand favori dans la course à la chefferie entretient le « suspense » et suscite « un besoin d’entendre une confrontation d’idées », a souligné l’élu montréalais. « C’est très bon pour la démocratie le suspense. »

Les quatre candidats à la succession de Pierre Karl Péladeau éprouvent une impatience tantôt fébrile, tantôt inquiète de prendre connaissance du prochain sondage national, qu’ils attendent dans les prochains jours. « Un sondage, c’est une conversation des individus avec le groupe. L’individu veut savoir où est le groupe pour se situer. Dans la mesure où l’individu pense que c’est un couronnement, que c’est certain qu’il y en a un qui va gagner, il est moins motivé à participer », a souligné le député de Rosemont. Les résultats du coup de sonde risquent toutefois d’en déprimer plus d’un. « Aujourd’hui, dans les médias il y a trois candidats qui disent qu’ils sont les premiers. Attendons de voir la réponse de Léger », a soutenu M. Cloutier.

L’indépendance reléguée au second plan ?

La députée de Vachon, Martine Ouellet, a dit regretter de voir le caucus mettre sous le tapis le thème de l’indépendance du Québec, et ce, au profit de « priorités de gestion quotidienne provinciale » comme la santé et l’éducation. « C’est la première fois depuis 2010 que l’indépendance est autant évacuée de nos travaux. Ça, c’est inquiétant », a déclaré la seule candidate promettant la tenue d’un référendum au cours des quatre années suivant l’élection d’un gouvernement péquiste. « Il n’est pas question de plier sous l’indépendance. »

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