L’opposition s’insurge contre les coupes dans la francisation des enfants d’immigrants

Maka Kotto, critique du Parti québécois en matière d’immigration, y voit une mesure « inconcevable, paradoxale, voire absurde ».
Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir Maka Kotto, critique du Parti québécois en matière d’immigration, y voit une mesure « inconcevable, paradoxale, voire absurde ».

L’opposition officielle du Québec s’indigne du maintien des coupes dans la francisation des enfants d’immigrants non francophones au sein des écoles primaires et secondaires.

« C’est une aberration complète de la part du gouvernement. C’est irresponsable », a dénoncé au Devoir le porte-parole péquiste en matière d’éducation, Alexandre Cloutier.

Son collègue Maka Kotto, critique en matière d’immigration, y voit une mesure « inconcevable, paradoxale, voire absurde ».

Comme le révélait Le Devoir dans son édition de lundi, le gouvernement Couillard entend reconduire l’an prochain l’essentiel des compressions imposées en 2015-2016. Sous la pression du Conseil du trésor, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) avait appliqué une « réduction budgétaire » de 13,6 millions de dollars à l’accueil et à la francisation des enfants qui proviennent de l’immigration et qui ne connaissent pas le français, soit 26 % du budget de 51,4 millions alloué à cette fin aux commissions scolaires.

C’est une aberration complète de la part du gouvernement

 

Contrat moral rompu

Après analyse du projet de règles budgétaires qui leur a été présenté, les commissions scolaires ont conclu qu’en dehors de quelques aménagements, le gros des coupes était maintenu. La Commission scolaire de la Capitale, qui offre des classes spéciales aux élèves non francophones en provenance de l’immigration et qui a vu les sommes que lui versait le MELS à cette fin diminuer de 1,285 million à 712 000 $ en 2015-2016, regagnera un peu moins de la moitié de la compression. Mais elle dépense déjà plus de 1,5 million pour prodiguer ce service qu’elle juge indispensable.

Pour Alexandre Cloutier, le gouvernement libéral, en appliquant ces compressions, rompt le contrat moral qui le lie aux immigrants. « C’est un bris de contrat pour moi. On les laisse tomber, juge-t-il. On a une responsabilité non seulement à l’égard des enfants, mais aussi des parents. »

À titre de candidat à la direction du Parti québécois, le député de Lac-Saint-Jean propose d’inscrire dans la Charte des droits et libertés de la personne le droit à la francisation.

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