Québec a agi dans l’intérêt des élèves, dit le ministre Proulx

Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx

La décision de renouveler le permis de l’école Yeshiva Gedola Merkaz Hatorah de Montréal, où des « manquements » aux règles sont constatés année après année, a été prise dans l’intérêt de ses élèves, a fait valoir le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, jeudi.

« S’il n’y avait pas de permis dans ces écoles-là, le ministère de l’Éducation pourrait perdre complètement la trace de ce qui se fait à l’intérieur [de ces établissements d’enseignement] », a-t-il déclaré lors de la période des questions. « C’est l’intérêt des enfants qui prime », a-t-il ajouté.

Le ministère de l’Éducation a renouvelé il y a moins d’un an le permis de l’école Yeshiva Gedola Merkaz Hatorah, malgré l’avis contraire de la Commission consultative de l’enseignement privé (CCEP). « [B]ien qu’elle soit sensible au sort des élèves qui fréquent cette école, [la Commission] estime que les manquements déjà soulignés devraient maintenant être corrigés », soulignait la CCEP dans son rapport annuel 2014-2015.

Le « nombre d’heures total attribué aux services éducatifs » par les membres du personnel de l’école juive « ne répond pas aux exigences minimales » du Régime pédagogique, avait noté l’organisme consultatif.

« On a clairement l’exemple d’une école qui ne respecte pas le régime pédagogique », a lancé le député péquiste Alexandre Cloutier.

En échange d’un permis et d’un financement, les écoles privées où « des manquements » à la loi et à la réglementation sont observés doivent consentir des efforts, avec l’« accompagnement régulier » du ministère de l’Éducation, pour « attei[ndre] la conformité », a expliqué M. Proulx.

« Mascarade »

La députée caquiste Nathalie Roy craint de voir le ministère renouveler une nouvelle fois, en juin 2016, le permis de l’école Yeshiva Gedola Merkaz Hatorah et, ce faisant, de « légaliser l’illégalité ». « La Loi sur l’enseignement privé est pourtant très claire, mais le ministère de l’Éducation est incapable de la faire respecter », a-t-elle déploré.

L’élu solidaire Amir Khadir a aussi demandé à M. Proulx de couper les vivres aux écoles privées non conformes pour « mettre fin à cette mascarade » qui « ridiculise » le ministère de l’Éducation. « On se fout de nous-mêmes en faisant ça. […] On a des devoirs envers ces enfants-là. Ce n’est pas une question de punir les écoles, c’est une question de sauver les enfants », a-t-il soutenu lors d’un point de presse.

École illégale

 

M. Cloutier a aussi appelé le ministre à « intervenir » à l’Académie Beth Esther. Environ 300 enfants fréquentent cet établissement montréalais qui n’est doté d’aucun permis d’enseignement à l’heure actuelle. À peine 2 des 24 membres du corps enseignant de l’organisme à but non lucratif (OBNL) possédaient la « qualification légale pour enseigner » lors de l’inspection de la CCEP. « Là, c’est carrément une école qui n’a pas de permis. Il y a un cas à la DPJ qui a été déposé. On a demandé à la DPJ d’intervenir », a-t-il dit.

« Chaque fois qu’il y a des signalements [de la] présence d’une école illégale ou d’une école clandestine, le ministère intervient », a assuré M. Proulx.

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