Le nombre de prestataires est en baisse au Québec

Selon le ministre François Blais, le nombre de prestataires a pratiquement diminué de moitié depuis le milieu des années 1990.
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne Selon le ministre François Blais, le nombre de prestataires a pratiquement diminué de moitié depuis le milieu des années 1990.

Le nombre de prestataires de l’aide sociale est en baisse au Québec. À 6,4 %, le taux d’assistance sociale « avoisine un plancher historique », se félicite le ministre de la Solidarité sociale, François Blais. On recense à l’heure actuelle 318 457 ménages vivant de l’aide sociale, soit 6000 de moins que l’an dernier et 20 000 personnes de moins qu’il y a deux ans.

Dans un communiqué, le ministre Blais a attribué la baisse de 0,3 % du taux d’assistance à « l’action gouvernementale » et ses différents programmes d’insertion à l’emploi. Plus tard, lors de l’étude des crédits budgétaires, il a souligné que le taux était « en baisse constante » et que le nombre de prestataires avait pratiquement diminué de moitié depuis le milieu des années 1990.

Il reste par contre beaucoup à faire pour les personnes seules qui comptent pour 80 % des prestataires d’aide sociale au Québec. Elles sont suivies de loin par les familles monoparentales (11,8 %) et les couples avec enfants (4,4 %).

M. Blais a d’ailleurs rappelé que la pauvreté chez les personnes âgées avait diminué de façon substantielle depuis les années 1960 grâce à la Régie des rentes notamment. Plus récemment, on a assisté au même phénomène chez les familles grâce aux programmes d’allocation familiale. Il estime d’ailleurs que le programme d’allocation familiale promis par le gouvernement fédéral pourrait avoir un « impact historique » sur la lutte contre la pauvreté.

« Un des défis, c’est la question des personnes seules, a-t-il dit. C’est le groupe qui n’a pas vu sa situation s’améliorer. Si on pouvait améliorer le sort de ces personnes-là, ça aurait un impact important. » Le sujet doit être au coeur des consultations sur le prochain Plan d’action gouvernementale en matière de lutte contre la pauvreté, a-t-il poursuivi.

Projet de loi 70 : sanctions maintenues

M. Blais a par ailleurs toujours l’intention d’imposer des sanctions aux jeunes prestataires de l’aide sociale qui refuseront de participer au nouveau programme Objectif Emploi. Pressé de questions à ce sujet par les journalistes, il a déclaré qu’il « pourrait y avoir des pénalités » sans préciser si elles allaient atteindre jusqu’à la moitié du chèque de base, comme l’avait laissé entendre son prédécesseur, Sam Hamad.

Par contre, il n’est plus question de forcer les participants au programme à déménager pour trouver du travail. « Il n’y a rien comme ça dans le projet de loi. Personne ne sera obligé de déménager pour occuper un emploi. »

Le programme Objectif Emploi vise à réduire le nombre de personnes de moins de 35 ans vivant de l’aide sociale (les premiers demandeurs) en les forçant à participer à un processus d’accompagnement vers le marché du travail.

Les pénalités ne leur seraient pas imposées s’ils refusent un travail, a soutenu le ministre lors d’échanges avec la députée solidaire Françoise David. « Ce n’est pas lié à un résultat particulier », a-t-il dit en soulignant que ce n’était pas du workfare. « C’est lié à un processus. Tant que vous êtes dans un processus de démarches, vous continuez à progresser. »

Chaque année, environ 11 000 jeunes sans contrainte à l’emploi ou handicap s’inscrivent à l’aide sociale. Selon le ministre, ils sont « surreprésentés », et ce n’est « pas normal ».

Lundi, il a annoncé que ces jeunes seraient suivis non pas par les Centres locaux d’emploi, mais par le Réseau des Carrefours jeunesse-emploi qui recevront en échange un financement plus stable d’au moins 45,67 millions de dollars par an pour les trois prochaines années.

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