Nathalie Normandeau arrêtée par l’UPAC

L’ex-ministre libérale Nathalie Normandeau est au nombre des personnes arrêtées jeudi matin par l’Unité permanente anticorruption (UPAC) au cours d’une opération liée aux enquêtes sur le financement politique illégal. Mais, selon le premier ministre Couillard, ces arrestations n'ont rien à voir avec la situation actuelle.
L'opération est d'envergure: l’ancien chef de cabinet de Mme Normandeau, Bruno Lortie, et l’ancien ministre Marc-Yvan Côté sont aussi visés par cette rafle. L’ex-vice-présidente de Roche, France Michaud (qui avait reconnu avoir joué un rôle important dans le système de financement politique occulte de cette firme de génie devant la commission Charbonneau) et l’ancien président de la même firme, Mario Martel, auraient également été arrêtés.
Deux autres personnes, du Parti québécois celles-là, seraient visées. Selon des informations de Radio-Canada, il s'agirait de François Roussy, ancien maire de Gaspé et ancien attaché du député péquiste Gaétan Lelièvre. L'autre personne visée serait un ancien conseiller de Pauline Marois.
L’UPAC a annoncé qu'elle tiendra une conférence de presse portant sur le dénouement des enquêtes à 11h. Plusieurs médias rapportent que le coup de filet serait en lien avec les opérations Joug et Lierre – qui touchent au financement politique, notamment à Boisbriand. Le patron de l'UPAC Robert Lafrenière sera accompagné du responsable de la direction des enquêtes sur la corruption, André Boulanger.
Selon les informations qui circulent, des accusations de complot, abus de confiance et corruption de fonctionnaires seront déposées contre les personnes visées.
Le Parti libéral a changé, selon Couillard
Les arrestations de membres influents du Parti libéral du Québec et de l’ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau n’ont rien à voir avec la situation actuelle, a déclaré jeudi le premier ministre Philippe Couillard.
M. Couillard a insisté sur les réformes apportées ces dernières années aux règles de financement des partis politiques, qui ont changé le contexte.
Selon le premier ministre, l’abaissement du seuil maximal de contribution à 100 $ a été un élément déterminant qui a changé les façons de faire.
Lors d’un point de presse, M. Couillard a affirmé que les personnes arrêtées jeudi matin par l’Unité permanente anticollusion (UPAC) ont mené leurs activités dans un autre contexte.
Sans vouloir minimiser l’importance de l’événement, le premier ministre a souligné que cette rafle souligne l’indépendance des services policiers.
M. Couillard a reconnu l’impact de l’arrestation de Mme Normandeau, tout en limitant sa réaction à celle requise par ses fonctions.
« C’est certain qu’on voit l’aspect personnel mais étant donné mon rôle et mes fonctions, ma remarque doit se limiter à saluer l’indépendance du processus, la qualité également des actions menées par ces organismes-là et souhaiter que justice soit faite avec tous les principes que ça comprend dans notre société », a-t-il dit.
Dans un échange avec la presse parlementaire, M. Couillard a déclaré que ces arrestations témoignent d’une autre époque.
« Le parti que je dirige actuellement a une pratique exemplaire en financement politique, on fait du financement populaire », a-t-il dit.
***
La conférence de presse de l’UPAC sera commentée par la journaliste Jeanne Corriveau en direct sur Twitter avec @jeannecorriveau.