Barrette exige d’Ottawa des transferts en santé sans conditions

Québec refuse qu’Ottawa lui impose des conditions pour obtenir la hausse des transferts fédéraux en santé qu’il réclame.

C’est ce qu’a indiqué jeudi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, avant la période de questions à l’Assemblée nationale. « On ne va pas s’embarquer dans une dynamique de conditions. Nous sommes constitutionnellement le maître d’oeuvre en santé au Québec et ça va rester », a-t-il prévenu.

Le gouvernement Couillard exige que les transferts fédéraux en santé, dont la croissance sera limitée à compter de 2017 en vertu d’une décision du gouvernement conservateur, soient augmentés.

Dans une entrevue publiée jeudi dans La Presse, Justin Trudeau laisse entendre que les transferts fédéraux pourraient être liés à des conditions. « Les Canadiens s’attendent à ce qu’avec leurs impôts, le gouvernement fédéral s’assure que ce soit bien dépensé. Il n’y a personne qui est choqué quand on dit : si on vous envoie ce transfert dans votre champ de compétence, on s’attend quand même à ce que vous livriez pour cet argent-là », a affirmé le premier ministre.

Pour Gaétan Barrette, le principe du fédéralisme asymétrique, contenu dans l’entente de 2004 sur les transferts fédéraux en santé, doit être respecté. Le gouvernement fédéral, sous Paul Martin, avait pu imposer des conditions aux provinces sauf au Québec qui en était dispensé en vertu de la notion de fédéralisme asymétrique à laquelle tenait Jean Charest.

Le gouvernement fédéral peut bien exprimer « des orientations ou ce genre de choses », a souligné Gaétan Barrette, mais Québec disposera des sommes à sa guise. « Je m’attends à ce que les sujets abordés par le fédéral soient en synchronisme avec nous. On a tous les mêmes problèmes, notamment le premier qui est le vieillissement », a-t-il dit.

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