Les coupes sont scandaleuses, juge l’opposition
L’opposition a dénoncé mardi les coupes que le gouvernement Couillard a faites dans la francisation des travailleurs immigrants au sein des entreprises.
« C’est un scandale », a lancé le porte-parole péquiste en matière d’immigration, Maka Kotto, avant de prendre part à la commission parlementaire qui se penche sur le projet de loi 77 défendu par la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil.
« La francisation est la clé de voûte d’une intégration réussie pour les nouveaux arrivants », a rappelé le député de Bourget.
Dans son édition de mardi, Le Devoir révélait que Québec avait amputé de près de la moitié les budgets administrés par la Commission des partenaires du marché du travail et consacrés à la francisation en entreprise. La coupe de 4 millions de dollars en 2014-2015 sur un budget de 7,8 millions a entraîné la suppression des cours de français dans une dizaine d’entreprises, dont le fabricant Vêtements Peerless, de Montréal. En tout, un peu plus de 300 immigrants sur les 627 qui suivaient un cours l’année précédente ont été privés du service de francisation.
« C’est très déplorable de voir qu’en entreprise, ça se dégrade », a déclaré la critique en matière d’immigration de la Coalition avenir Québec, Nathalie Roy. « Choisir les immigrants en fonction du marché du travail soit, on n’a aucun problème avec ça. Mais en contrepartie, francisons-les. C’est extrêmement important, peu importe où ça se fera », juge la députée caquiste dont le parti propose que les cours de français deviennent obligatoires pour les immigrants qui ne connaissent pas le français.
Pour Amir Khadir, de Québec solidaire, le gouvernement Couillard veut permettre à des entreprises de sélectionner des immigrants alors qu’elles ne s’engagent aucunement à assurer leur francisation. Quant au gouvernement, il ne s’intéresse pas à « la pérennité du français dans le milieu du travail », a accusé le député. « Le patronat semble trouver dans le gouvernement libéral des décideurs complaisants pour qui le français n’est pas important. »
Selon le député de Mercier, la francisation en entreprise est essentielle parce que les maigres allocations de subsistance offertes aux immigrants pour suivre des cours de français à temps complet ne sont pas suffisantes pour faire vivre une famille. Parmi les immigrants qui ne connaissent pas le français, ils sont « archi-minoritaires, ceux que ça n’intéresse pas [de suivre les cours], sauf qu’il faut être capable de survivre », a-t-il dit.